Pax Americana
Une « aube nouvelle » pour le Moyen-Orient. Donald Trump n’a pas obtenu le prix Nobel de la Paix qu’il convoitait tant… Mais il a su imposer son plan de paix au Hamas et à son allié israélien. Un succès diplomatique de prestige pour le président américain. Devant la Knesset, il n’a pas manqué de savourer son triomphe après avoir obtenu au forceps un cessez-le-feu et l’échange d’otages et de prisonniers entre Israël et le Hamas. « Il a fallu 3 000 ans pour en arriver à cet instant, vous imaginez ? » Dans sa stylistique verbale si singulière, le président américain a su faire bouger les lignes alors que plus personne ou presque n’y croyait. « C’est la fin d’un cauchemar long et douloureux. Les ennemis de la civilisation sont en déroute (…) le djihadisme et l’antisémitisme ont échoué au Moyen-Orient. » Les prédictions optimistes de celui qui adopte la posture du faiseur de paix devront encore se concrétiser sur le terrain. Sans doute que le plus dur reste à faire. Ni le Hamas, ni le Premier ministre israélien, persona non grata en Égypte, ne se sont rendus à Charm el-Cheikh. Ils ont été les grands absents de la conférence de paix organisée sur les bords de la mer Rouge. Confronté au chaos humanitaire, Gaza n’est plus qu’un champ de ruine. Il faudra reconstruire et tracer des perspectives politiques durables pour résoudre le conflit israélo-palestinien. La constitution d’une force internationale de maintien de la paix dans l’enclave palestinienne divise les Occidentaux. Un motif de réjouissance toutefois : longtemps éclipsé par la toute-puissance du Hamas et par le lent déclin du Fatah, le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, revient sur le devant de la scène internationale où il s’apprête à jouer un rôle politique et historique dans ce contexte incertain.