C’est vous qui le dites, le courrier des lecteurs du Ô

Catherine Laverne
La Chaux-de-Fonds

Témoignage d’une prise en charge vétérinaire inhumaine

Je me permets de vous adresser ce témoignage avec le cœur lourd, dans l’espoir qu’il puisse éveiller une réflexion sur les pratiques vétérinaires actuelles et le manque criant d’humanité que certains propriétaires d’animaux rencontrent dans des situations d’urgence vitale.

Pas d’argent, pas de prise en charge
En mars dernier, j’ai perdu mon rottweiler. Quelques semaines plus tard, ma petite chienne a dû subir une opération sérieuse (ablation de l’utérus) pour un montant de 800 francs. Malgré ces frais déjà conséquents, j’ai fait face à une nouvelle urgence : ma chienne présentait des signes alarmants, je savais qu’elle était en danger de mort. J’ai appelé plusieurs cabinets vétérinaires, expliquant que je percevais mon salaire le 24 du mois et que je ne pouvais pas avancer les frais immédiatement. Tous m’ont répondu qu’ils ne pouvaient rien faire. Même Vetmine, contacté tôt le matin, m’a conseillé de « trouver une autre solution » (ordre de la direction). Une association a accepté d’avancer les frais. Je me suis rendue chez un vétérinaire avec ma chienne. Il a accepté de la prendre en charge mais m’a rapidement annoncé que sa rate avait explosé.

Où est passé le sens du vivant et la compassion ?
J’ai dû prendre la décision déchirante de l’endormir. La facture s’est élevée à 580 francs pour les actes suivants : prise de température, tentative de perfusion, prélèvement abdominal, deux injections et prise en charge du corps. L’association m’a rappelée, choquée, en qualifiant cette facture de « vol à l’état pur ». Quelques jours plus tard, je suis retournée récupérer le corps de ma chienne pour l’enterrer sur un terrain privé. On m’a remis son corps congelé, sans compassion, sans égard. J’ai dû marcher dans la ville avec son corps froid collé contre moi. Ce traumatisme me hante encore : le froid, l’odeur, le silence. Ce que je dénonce aujourd’hui, ce n’est pas seulement une facture. C’est un système qui semble avoir perdu son âme. Où est passé le sens du vivant ? Où est la compassion ? Pourquoi laisse-t-on un animal mourir faute d’acompte, alors que des solutions existent ?

Je vous transmets ce témoignage pour qu’il soit entendu, relayé, et qu’il serve à éveiller les consciences. Les animaux ne sont pas des marchandises. Et leurs gardiens, dans la détresse, méritent d’être accompagnés avec respect et humanité.

 

 

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