Soupçonnés d’entente cartellaire autour de l’attribution arrangée de plus de 350 chantiers, une vingtaine de dirigeants et une association patronale sont dans le viseur de la Comco. L’affaire est grave et révèle le dessous des cartes d’un système ourdi au fil des décennies. Pour éviter que les marchés et les millions ne s’envolent, les initiés ont inventé leur propre transparence — celle qui aveugle les adjudicataires. Si l’enquête démontre la réalité de ces pratiques illégales, ce sont les maçons et maçonnes qui essuieront les plâtres en payant le prix fort.
D’abord parce que le patronat veut raboter les acquis sociaux de la CCT en bâtissant un véritable mur de la honte. Ensuite, parce que l’absence de concurrence n’est pas neutre. Les accords secrets renchérissent le prix des chantiers, détroussant au passage le même maçon contribuable. Enfin, parce qu‘il faudra bien que les entreprises fautives se refassent après avoir payé l’amende privant les finances publiques de précieuses recettes. Pendant que les travailleurs trinquent, certains acteurs boivent des coups en gémissant sur leur sort.
Ne vous fiez pas à leur comédie, ils sont bien meilleurs joueurs que tricheurs.


























