Dans la vie, il y a des alliances qui challengent toute logique et il y a celles qui s’imposent par elles-mêmes. Celle de la Croix-Rouge neuchâteloise et des Samaritains Neuchâtel coule de source dans le domaine des soins aux personnes âgées. Devant l’accroissement des aînés sans répondant immédiat, il devenait urgent d’agir. Depuis 2021, cette collaboration permet de ne laisser personne en bordure de route grâce à un système d’alarme livré clé en main.
« Nous, en tant qu’institution sociale, on se demande parfois pourquoi on assure telle prestation. Et souvent, on constate que c’est parce que personne ne le fait ou alors à des tarifs élevés. Ce qui pose aussi la question de l’aspect humain et des compétences. Toutes les actions de la Croix-Rouge neuchâteloise tournent autour de la notion de vulnérabilité. Notre raison d’être est de prendre soin des personnes âgées », assure son directeur Robin Delisle.
Les Samaritains : un intervenant idéal et rapide
Du coup, le système d’alarme en cas de chute entre totalement dans cette grande mission. Je le questionne avec un brin de malice : pourquoi aviez-vous besoin du renfort des Samaritains ? « Les Samaritains font partie de la famille. Quand je parlais d’aspect humain et de compétences, on est en plein dedans. » La responsable du système d’alarme Élodie Legrand va davantage dans le détail : « On constate qu’il y a de moins en moins de familles qui peuvent compter sur un répondant dans leur cercle familial. Du fait de leur statut dans la société, les Samaritains constituent l’intervenant idéal, capable de rassurer tout le monde et d’intervenir rapidement sur l’ensemble du canton. »
Quand l’alarme s’affole !
Les bons samaritains n’ont donc jamais aussi bien porté leur nom ? « Nous devons être sur place en 15 à 20 minutes maximum. Il y a une vingtaine d’intervenants, répartis aux 4 coins des limites cantonales. Je crois effectivement pouvoir dire que nous sommes d’une aide précieuse », répond Stéphanie Lehmann. La présidente des Samaritains Neuchâtel fait elle-même partie du réseau d’intervenants depuis le premier jour de cette collaboration. Au fil des ans, elle a clairement perçu l’intensification du besoin de répondant : « Au départ, l’alarme sonnait une fois de temps en temps et maintenant, c’est tous les jours. »
Faire l’économie des frais d’ambulance
Un rôle qui implique une grosse charge mentale et une disponibilité sans faille : « Nous sommes de piquet en permanence. Là, si l’alarme sonne, je dois vous quitter dans la seconde. Mais ce n’est pas un souci pour moi. Je considère qu’il est normal d’aider nos anciens car on est venu au monde grâce à eux. » Sauf urgence vitale, mobiliser un répondant permet également de ne pas solliciter l’ambulance dont le déplacement est facturé environ 900 francs. Les chutes étant l’un des accidents domestiques les plus fréquents, l’appel systématique à l’ambulance surchargerait par ailleurs instantanément leur bon fonctionnement. Décidément, les Samaritains soulagent bien des maux…


























