Bien qu’il soit connu comme le loup blanc dans la région, vous n’avez peut-être jamais entendu parler de Claude Sterchi ! Mais il est certain que vous connaissez sa voix. Speaker du HCC depuis une trentaine d’années, l’homme est véritablement devenu la voix du HCC. Celle qui incarne le club à la première écoute. Son « Nouveau résultat aux Mélèzes » et autres annonces récurrentes au micro sont désormais cultes. Portrait d’un pilier des Mélèzes.
« Besoin d’un remplaçant ? Une seule adresse : e-job.com » (encore l’une de ses fameuses annonces) ! Une chose est sûre : le HCC n’est pas près de trouver un remplaçant pour succéder à la mythique voix des Mélèzes : Claude Sterchi. Et les fans non plus ! Ce dernier s’est retrouvé derrière le micro après une heureuse coïncidence : « J’ai commencé à être bénévole au HCC quand mes enfants ont débuté le hockey au début des années 1990. J’ai fait les rapports de pénalités et petit à petit, la feuille de match et la pendule. Un jour, la speakerine n’était pas là et il fallait quelqu’un au micro. Je me suis porté volontaire. À la fin du match, le président de l’époque était venu vers moi pour me demander de continuer les prochains matches », se remémore-t-il !
« Un simple petit paysan de montagne »
Une voix marquante, une énergie qui rassemble et un personnage attachant : c’est ce savoureux mélange qui plaît tant et qui permet de faire mouche. Marquer, rassembler et créer un attachement, ça colle parfaitement avec ce que le club fait dans la région ! Ce n’est donc pas une surprise si cela fait maintenant 35 ans que ça dure ! Le Chaux-de-Fonnier se dévoue corps et âme pour les Abeilles. Cette longévité, il la doit aussi à sa ligne de conduite : « J’ai dû manquer une dizaine de jours de travail à cause d’un problème de santé. Sinon, peu importe l’événement, ça passe toujours au second plan dans mon agenda. Si le HCC a un match, j’ai un match ! C’est une priorité absolue ! » Claude Sterchi est un exemple d’engagement, lui qui se décrit comme « un simple petit paysan de montagne. »
Merci, mais on s’en fout. Pas nous !
Peu le savent mais il a commencé par commenter des… concours hippiques. Le septuagénaire a fait son service militaire dans la cavalerie et s’est retrouvé à organiser un événement équestre au Mont-Cornu, à quelques encablures de sa ferme. C’est là que la future voix des Mélèzes a appris les rudiments du métier de speaker. Il a ensuite suivi des cours donnés par Karl Erb – un journaliste de la télévision suisse allemande – pour transmettre l’émotion et la passion du sport. Sa voix teintée d’un bel accent neuchâtelois a fait le reste pour tisser ce lien si fort avec les fans. « J’aime bien ces petits moments avec le public quand il y a un but, je leur dis ‹ merci ›, ils me répondent ‹ de rien ›, et après ils me disent ‹ mais on s’en fout » et je leur rétorque ‹ mais pas nous ›. Les gens aiment ces échanges. Souvent, je n’ai pas besoin de réfléchir, ça vient tout seul. »
Quand Claude redevient supporter, l’arbitre sanctionne !
Avant d’être speaker, le septuagénaire est d’abord supporter de longue date des Abeilles. Ce qui crée parfois des situations cocasses : « Une fois, le supporter a pris le pas sur le speaker et je faisais des gestes pour me plaindre d’une pénalité envers le HCC. L’arbitre n’a pas tardé à me donner un avertissement. » Il est comme ça Claude : entier ! « Je n’aurais jamais pu faire ça ailleurs. C’est La Chaux-de-Fonds et c’est tout ! » Cet amour sans compromis se poursuivra « tant qu’il prendra du plaisir », promet-il tout en souhaitant que le HCC remporte un nouveau titre cette année. Une promotion aussi ? Notre question le laisse sans voix : « Joker ! » Une dernière chose Claude : « Merci, car nous on ne s’en fout pas de tout ça ! »
