La Chaux-de-Fonds : budget rouge mais pas écarlate !

Par Anthony Picard

Les nombreuses incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale ont un impact sur le pronostic des rentrées fiscales. Après la pandémie et la guerre en Ukraine, les droits de douane américains chamboulent le boulier en ralentissant le volume des exportations. Au cœur des microtechniques, les Montagnes n’échappent pas au ralentissement industriel synonyme de perspectives hasardeuses.

La Ville affiche un découvert de CHF 5.8 millions pour 2026 comparable aux CHF 6.2 millions de perte budgétés pour 2025. Comparable puisque dans les faits, l’écart de 400 000 francs provient d’un prélèvement augmenté à la réserve conjoncturelle, qui passe de CHF 1,7 million à CHF 2,1 million pour 2026.

L’aide sociale corollaire d’une économie morose
Malgré une attention portée sur la maîtrise des charges qui s’élèvent à 296 millions, en particulier sur l’achat de biens, marchandises et services, l’équilibre n’est pas prévu pour 2026. En cause, les effets d’une conjoncture morose sur les dépenses liées à l’aide sociale et aux subsides d’assurance maladie. Pour 2026, la facture sociale prend l’ascenseur avec un total de CHF 18.8 millions, soit une augmentation de près de CHF 1.2 million sur un an. Impuissant face à cette réalité, le Conseil communal craint que la tendance à la hausse des dossiers d’aide sociale et le nombre croissant de bénéficiaires des subsides LAMal persistent dans le contexte actuel.

Vingt collaborateurs (EPT) en plus
L’augmentation des effectifs – qui passent de 1012 à 1032 emplois plein temps – profite surtout à l’école obligatoire qui s’adapte à la hausse des effectifs et à l’ouverture de nouvelles places d’accueil extra-familial. S’agissant des charges de personnel dans leur globalité, elles progressent de manière maîtrisée et tiennent compte du renchérissement et du changement d’échelons.

Recettes fiscales en baisse
Après le pic de recettes fiscales de CHF 131 millions enregistré en 2024, le budget 2026 table sur une baisse de 10 millions pour 2026. Le total budgété pour l’année prochaine repose sur trois pots principaux que sont l’impôt sur les personnes morales (CHF 18.7 millions), celui des entreprises (CHF 81.3 millions) et celui prélevé sur le revenu des frontaliers (CHF 16.5 millions). Prudent en raison des incertitudes mondiales, le Conseil communal prévoit le chiffre de 121,5 millions francs de recettes fiscales.

Investir, le nerf de la guerre
S’ajoutant à l’entretien courant des infrastructures, d’importants chantiers vont se poursuivre ou se déployer en 2026. Parmi ceux-ci, l’aménagement de la rue et du parc des Musées, l’anneau d’athlétisme, le parc des Crêtets, le centre des archives (CAP), les Anciens Abattoirs et l’Hôtel-de-Ville. Montant investi : CHF 48.6 millions. Un chiffre ambitieux à la hauteur du défi du Conseil communal de moderniser les infrastructures de la Ville pour la rendre attractive.

 

Éclairage de Jean-Daniel Jeanneret, magistrat en charge des finances

– Un balancier comptes/budgets défaillant est une réalité chaux-de-fonnière. En 2024, malgré un budget négatif de CHF 8,4 millions, la ville a inscrit CHF 2,9 millions de bénéfice. Même tendance en 2025 ?
– À ce jour, les indicateurs sont positifs, mais il faudra attendre le bouclement pour connaître le résultat exact. J’ajoute que nous établissons des budgets de manière conforme à la situation et aux perspectives économiques. Dans les périodes volatiles que nous traversons, être trop optimiste serait une erreur.

– Sachant que le degré d’autofinancement préconisé est de 100% et la commune présente un taux de 8,25%, pourquoi ne pas décréter une année sans investir ?
– Investir c’est croire en l’avenir et continuer de rénover nos infrastructures. La Ville avait pris du retard dans sa période d’austérité. De plus, ne pas investir est illusoire, même sur un an car les grands projets sont planifiés sur plusieurs années. L’argent ne sert pas à bâtir du superflu mais à rénover et améliorer !

– Le PLR parle de diminuer les impôts. Ne faudrait-il pas au contraire les augmenter pour alimenter les ménages communaux ?
– Effectivement, le PLR a lancé une initiative cantonale pour diminuer les impôts de 10% afin de rendre Neuchâtel plus attractif. Mais la vision communale est pragmatique, il s’agit de gérer les deniers publics en fonction de nos rentrées d’argent. Plutôt que d’augmenter les impôts, il convient de maîtriser les charges et à traquer le franc de trop, ce qui anime l’entier de l’administration.

– La Ville continue-t-elle d’enregistrer de nouveaux citoyens ?
– Au mois de juin, le service à la population avait enregistré une nouvelle hausse des habitants (réd : de source sûre, plus de 200 habitants). Sachant que les mouvements de fin d’année sont importants, il est prématuré de s’enflammer même si le Conseil communal reste confiant sur une troisième hausse consécutive.

 

Dans les régions polaires, un voile blanc est un phénomène optique atmosphérique qui rend toute visibilité nulle. Cette notion peut sans problème s’appliquer aux finances des communes des Montagnes neuchâteloises dont les budgets prévisionnels 2026 viennent d’être révélés. Si certains sont plutôt à la fête, comme au Cerneux-Péquignot et à La Chaux-du-Milieu, les autres sont plongés dans le négatif avec près de 6 millions de déficit envisagé à La Chaux-de-Fonds par exemple. Surtout, le flou économique actuel impose la prudence partout mais ne rime pas pour autant avec immobilisme. 
En témoignent les investissements importants prévus dans le Haut l’année prochaine.
Dans les régions polaires, un voile blanc est un phénomène optique atmosphérique qui rend toute visibilité nulle. Cette notion peut sans problème s’appliquer aux finances des communes des Montagnes neuchâteloises dont les budgets prévisionnels 2026 viennent d’être révélés. Si certains sont plutôt à la fête, comme au Cerneux-Péquignot et à La Chaux-du-Milieu, les autres sont plongés dans le négatif avec près de 6 millions de déficit envisagé à La Chaux-de-Fonds par exemple. Surtout, le flou économique actuel impose la prudence partout mais ne rime pas pour autant avec immobilisme. En témoignent les investissements importants prévus dans le Haut l’année prochaine.

Éclairage de Jean-Daniel Jeanneret, magistrat en charge des finances

– Un balancier comptes/budgets défaillant est une réalité chaux-de-fonnière. En 2024, malgré un budget négatif de CHF 8,4 millions, la ville a inscrit CHF 2,9 millions de bénéfice. Même tendance en 2025 ?
– À ce jour, les indicateurs sont positifs, mais il faudra attendre le bouclement pour connaître le résultat exact. J’ajoute que nous établissons des budgets de manière conforme à la situation et aux perspectives économiques. Dans les périodes volatiles que nous traversons, être trop optimiste serait une erreur.

– Sachant que le degré d’autofinancement préconisé est de 100% et la commune présente un taux de 8,25%, pourquoi ne pas décréter une année sans investir ?
– Investir c’est croire en l’avenir et continuer de rénover nos infrastructures. La Ville avait pris du retard dans sa période d’austérité. De plus, ne pas investir est illusoire, même sur un an car les grands projets sont planifiés sur plusieurs années. L’argent ne sert pas à bâtir du superflu mais à rénover et améliorer !

– Le PLR parle de diminuer les impôts. Ne faudrait-il pas au contraire les augmenter pour alimenter les ménages communaux ?
– Effectivement, le PLR a lancé une initiative cantonale pour diminuer les impôts de 10% afin de rendre Neuchâtel plus attractif. Mais la vision communale est pragmatique, il s’agit de gérer les deniers publics en fonction de nos rentrées d’argent. Plutôt que d’augmenter les impôts, il convient de maîtriser les charges et à traquer le franc de trop, ce qui anime l’entier de l’administration.

– La Ville continue-t-elle d’enregistrer de nouveaux citoyens ?
– Au mois de juin, le service à la population avait enregistré une nouvelle hausse des habitants (réd : de source sûre, plus de 200 habitants). Sachant que les mouvements de fin d’année sont importants, il est prématuré de s’enflammer même si le Conseil communal reste confiant sur une troisième hausse consécutive.

 

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