Plage des Six Pompes : le spectacle d’Aloïse Held en a fait craquer plus d’un-e !
Mon coup de cœur de La Plage des six Pompes ? Ne citer qu’une compagnie oblige à en passer injustement cinquante-cinq autres sous silence, alors qu’elles ont toutes conquis leur public !
J’ai jeté mon dévolu sur la Compagnie Juste Ici, née en Belgique il y a deux ans, et son spectacle « Quand les poissons auront soif ».
Les deux protagonistes, Aloïse Held (chaux-de-fonnière, ce que j’ai découvert en lisant sa Tribune de la Jeunesse de Le Ô du 5 août) et Jordi Font, nous embarquent dans la passion aveugle d’une rencontre entre un balayeur de rue et une voyageuse, une histoire d’amour gouleyante qui fait oublier le temps (et son âge).
Le couple est beau, talentueux et généreux ; il nous invite à le suivre dans le jeu des attirances réciproques et les vertiges fusionnels de deux libidos qui ne demandent qu’à se partager. Les postures et les mouvements, parfois acrobatiques, sont de belle qualité, la poésie est permanente, les musiques bien choisies, l’enthousiasme est communicatif, tout est là pour faire rêver, partager la fièvre et les désirs de l’amour.
L’histoire tient son public, ne le lâche plus, l’envoûte ; celui-ci danse avec les comédiens, rêve, les accompagne dans leur fébrilité et leur impatience, partage leur fougue et leur soif de l’autre… jusqu’à faire l’amour avec eux derrière la table de la cuisine…Hélas, tant l’intitulé du spectacle que le dernier tableau m’ont laissé sur une petite tristesse, une bribe de nostalgie, un soupçon de mélancolie et de vague à l’âme puisque j’y ai retrouvé l’éphémérité de la passion. Nous savons que cela est vrai, mais j’aurais espéré, ici, me tromper…
