Les entreprises concernées ont refusé ce nom. Vite transformé en l’actuelle Allée du tourbillon !
Place des Ebats, rue de la Verge, etc. : les propositions sulfureuses de Quentin Gubler, publiées la semaine dernière dans la 2e partie de notre dossier sur les noms de lieux, ont rappelé une jolie anecdote à Marinette Matthey, membre de la commission de toponymie de la Ville.
« En 2008, la commission s’était creusé les méninges pour nommer la rue menant à l’entreprise Patek-Philippe », raconte-t-elle. L’Allée du Charme avait été choisie, en référence aux quarks, les six plus petits éléments constitutifs de la matière, baptisés, bas, haut, étrange, charme, beauté et sommet.
« Chacun de ces termes était sensé nommer par la suite les nouvelles voies de cette zone industrielle. Et le Conseil communal avait validé l’allée du Charme », rappelle Marinette Matthey.
Une plaque explicative fut rédigée pour expliciter ce charme: « C’est l’arbre, le sortilège, la séduction mais aussi une des variétés de quarks, plus petits constituants de la matière ».
Le problème, c’est que Laurent Kurth reçut alors des courriers d’entreprises refusant d’habiter une allée du Charme. « Elles avaient peur que leurs clients pensent arriver dans un quartier de prostituées ! Dans nos recherches d’originalité, on n’avait pas du tout pensé à cela », sourit Marinette Matthey.
Le nom fut vite changé en allée du Tourbillon, préservant la connotation horlogère, mais sans le côté grivois. « Alors vous pensez, quand bien même ce sont des mots tirés du jargon horloger, une rue du Dard ou une impasse de la Pénétration », lance Marinette Matthey.
On lui épargnera, et à vous lecteurs-trices aussi, les nouvelles propositions de mots-composés encore plus provocateurs que M. Gubler, qui a de la suite dans les idées, nous a envoyées cette fois !
La vérité sort de la bouche des enfants.
Marinette Matthey raconte cette autre anecdote, montrant bien que la toponymie ne passionne pas tout le monde. « Dans les rues de la ville, je demandais à mes enfants « tu sais pourquoi ça s’appelle comme ça? ». Un jour, ma fille m’a rétorqué : « On s’en fout de ce que ça veut dire, on veut juste savoir où on va! ».
Suzanne Loup proposée.
L’idée de faire remonter le nombre de femmes honorées dans nos noms de rues fait son chemin. Marie-Agnès Morrier nous a ainsi téléphoné pour proposer, en plus d’Anne-Lise Grobéty déjà citée, que Suzanne Loup figure sur la liste. Le 12 octobre 1977, sur son recours, le TF déclara inconstitutionnelle la grille salariale qui voyait les instituteurs de notre canton plus payés que leurs collègues institutrices. Un clin d’œil, au lendemain du oui au passage à 65 ans de l’âge de la retraite pour les femmes…