Le Loclois Vincent Prétôt raconte la nature aux enfants lors des sorties au canapé-forestier. Le Ô s’est faufilé dans les broussailles !
En file indienne, encadrées par leur maitresse et deux accompagnantes, deux classes du collège des Endroits se faufilent dans un bois au nord de la ville. Elles s’installent dans le canapé-forestier créé pour des sorties nature. Au cœur du cercle des petits explorateurs en herbe, Vincent Prétôt. Passionné de nature, papa d’une petite fille de 9 mois, il propose, sur mandat de l’École obligatoire, trois initiations interactives sur la vie de la forêt, qu’il anime en collaboration avec les enseignants. Le Ô s’est invité en catimini à une séance.
« Vincent est fantastique. Il a déjà donné un canapé-forestier pour ma classe l’an passé. Les élèves sont captivés et… j’apprends moi-même plein de choses », sourit une des enseignantes.
Pour garder l’attention des enfants, notre guide forestier a une recette imparable: « Je cache dans la forêt environnante des éléments de ma présentation ». Mis en contact avec différentes parties d’animaux, bois, cornes, ossements, fourrure, cuir etc., les enfants courent ensuite au milieu des arbres pour les retrouver.
« Je donne des informations factuelles sur notre passé de chasseur-cueilleur et sur les principaux animaux peuplant nos forêts : cerf, chevreuil, chamois, sanglier, renard ».
L’objectif est simple : développer la curiosité envers la nature. « Certains ne savent presque rien de l’environnement, de la forêt et de ses équilibres. Cela confirme pour moi que notre société doit absolument reconnecter ses jeunes, et moins jeunes, à l’environnement », souligne Vincent Prêtot.
« Je transmets à ce jeune public des données sur le monde de la forêt et des animaux sauvages qui la peuplent, sur ce que la nature a à nous offrir, d’un point de vue physique (viande, fruits, champignons, bois, oxygène) que spirituel (calme, repos, sérénité). J’explique aussi pourquoi la nature doit être respectée et protégée, pour maintenir des équilibres sains ».
L’animal vedette, cité en premier quand il pose la question de qui vit dans nos forêts, c’est… « L’écureuil ! », lance une élève. L’échange commence, les questions se succèdent. Vincent Prétôt répond, raconte, illustre avec les éléments qu’il a apporté : plantin pour se soigner, orties qui piquent mais qu’on peut manger en soupe, gratte-cul,… Et comme on approche de Noël, « les grands bois d’un renne qui était peut-être celui du Père Noël ».
Au sortir de cette leçon grandeur nature, les élèves ont sans doute une sensibilité accrue envers la vie sauvage et la préservation de la planète. « Et moi, j’adore les voir s’émerveiller de la forêt ».
« La chasse n’est pas un tabou »
Vincent Prétôt le précise : « Je suis chasseur ». Il préside d’ailleurs la société des chasseurs du Locle. « Je n’aborde pas la chasse actuelle dans mon exposé, ni en bien ni en mal ». Si la question surgit, il explique les règles, le permis à obtenir, l’éthique à respecter. « La chasse n’est pas un tabou ».
« Avec plus de 150 heures de formation et des examens exigeants pour l’obtention du permis, on connait vraiment bien la nature et ses habitants. Peu de personnes en savent autant que nous sur la forêt. On voit les signes, on connaît les traces, les marques d’andouillers sur les arbres, les coups de buttoirs dans le bord des chemins, on sait faire la différence entre des fumées (crottes de cerf) et des laissées (crottes de sanglier). On est connecté à la nature toute l’année et nous réalisons des actions concrètes dans le terrain », souligne-t-il. « La fédération neuchâteloise dispose ainsi d’une commission biodiversité. Elle a planté des haies ce printemps au Valanvron (réd : Le Ô du 5 mai). Et elle parraine les ruches de plusieurs apiculteurs ».