Courir 100 km en 24 heures : ils l’ont fait cet été

Justin Paroz

Il y a défi et défi. Louis Genné et Emile Guinand en ont choisi un qu’ils n’oublieront pas de sitôt.

24 heures pour courir 100 km et relier les 42 plus hauts sommets du nord de l’Angleterre (8000 m de dénivelé). Le défi en autonomie à relever en duo pour inscrire son nom au Bob Graham 24 Hour Club. Louis Genné et Emile Guinand l’ont fait ! De Glasgow où ils profitent de quelques jours de vacances bien mérités, les deux amis de toujours reviennent sur leur aventure de 23 h 43 qu’ils ne sont pas près d’oublier.

« C’est dans un magazine de trail, il y a une année et demie, que j’ai découvert ce challenge », se souvient Louis. Plans d’entrainements et courses, comme le BCN Tour, où avec le Team Fuentes ils avaient fait sensation (Le Ô du 3 juin) : une longue préparation a été nécessaire. « Jamais on n’avait couru plus que huit heures… et tout à coup 24 ! », rigole Emile.

 

« Au mental »

« Nous avions bien reconnu le parcours. Il n’y pas de panneaux et dans ces grandes étendues, parfois difficile de trouver sa route. Le tracé était chargé sur nos montres GPS, mais la batterie n’a pas tenu. » Une semaine de prévu sur place afin de choisir la meilleure météo – « ou la moins pire », lance Emile – un planning horaire détaillé, la famille et des amis chargés du ravitaillement et briefés par Louis pour les encouragements. Bref, rien n’a été laissé au hasard. Le mercredi 13 juillet à deux heures du matin, ils s’élancent dans ce défi fou.

« Nous étions parti boucler les 42 cols en 22 heures. Nous savions à quelle heure nous devions être à quel sommet et nous avions même de l’avance un moment. Des Anglais, dont le président du club, sont venus faire les lièvres et nous montrer les bonnes trajectoires. Tout allait bien. Et les paysages avec le lever du soleil : des images fantastiques » explique Louis.

« De l’excitation aussi. On attendait ça depuis si longtemps. On en venait même à rire des portions mythiques super raides », ajoute Emile. Mais dans ce type d’effort, tout peut tourner très vite : « dans la 3e des 5 parties du parcours j’ai eu un gros coup de mou. Un vampire ! Un vieux qui marchait nous a même dépassé. Sans Emile, j’aurais abandonné. » « C’est aussi la force d’être à deux : quand un est au fond du bac, l’autre le tire. Et on se connait tellement bien. On sait quand l’autre n’est pas au top », explique Emile.

Une météo qui se complique sur la fin, la fatigue, les cloques, la nuit tombante. Louis et Emile ont pensé ne pas pouvoir rentrer dans les délais. « Dans une pente à 55 % nous avons mis 30 minutes pour un kilomètre, presque six fois plus lentement qu’au début du parcours. Mais nous avons réussi à accélérer dans les derniers kilomètres plus plats », sourit Louis. Devant la chapelle qui marque le départ et arrivée, après 23 h 43 d’effort, les deux amis se tombent dans les bras. « On n’arrivait pas à se relever », rigolent-ils.

S’ils repartiraient ? « Dès que je peux renfiler mes chaussures j’y retourne ! » plaisante Louis. « Ces paysages incroyables, le dépassement de soi : beaucoup d’émotions. Pour ça bien sûr » ajoute Emile. Mais pour l’heure, laissons-les récupérer. Il semblerait qu’ils aient encore un peu de peine à marcher.

 

 

En chiffres

1932 : première tentative
179 équipes en 2022
203 inscriptions 2022
33 % de réussite
2610 membres du club (2021)
12 h 52 record de Kilian Jornet

Louis Genné et Emile Guinand sur un des 42 sommets anglais. Les deux amis ont réussi leur pari ! (Photos privées).
Louis Genné et Emile Guinand sur un des 42 sommets anglais. Les deux amis ont réussi leur pari ! (Photos privées).

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