Un bonheur accessible

Pauline Vrolixs
Journaliste animatrice RTS – La Première

C’est l’été de mes 20 ans à La Chaux-de-Fonds. À l’époque, j’ai le cœur lourd et un moral nuageux. C’est un long voyage, en Inde, qui me tire d’affaire. Électrochoc culturel, baffe sensorielle, pan dans ma gueule.

Désormais consciente de mes privilèges et éblouie par la chance d’être suissesse, je prends le mors aux dents. Je rentre ici, puis m’empresse de repartir. Apprendre. Grandir. Vite. Faire sa place et faire mentir quelques déterminismes. Y gagner, y perdre aussi. Jouir de ma liberté, rencontrer mes limites, découvrir mes loyautés, ces barrières invisibles qui servent à la fois de guides et de geôlières. Puis, un beau jour, me trouver fatiguée. Ne rêver que d’une chose, un endroit calme, un refuge. Essayer de l’identifier. Il y a dans ma vision des sapins, un feu, un grand ciel. Une promenade sur les crêtes. De l’air frais plein mes poumons. Un rösti qui croustille. Ça goûte le silence, la hauteur, les racines. Quelque chose d’à la fois tendre et rugueux, de familier. Un bonheur accessible.

Constater alors, que mon existence est ailleurs. Dans l’hyper centre d’une ville lémanique, saturée de chaleur et de bruits. Ces derniers temps, de multiples connaissances lausannoises se sont installées dans la métropole de mon enfance. Elles louent sa créativité, son authenticité et expérimentent son potentiel de havre climatique. Se réjouissent aussi de l’imminente Plage des Six Pompes et regardent, l’œil brillant, sa candidature de première Capitale Culturelle de Suisse. Je les observe, amusée, heureuse, presque jalouse. Et si moi aussi, je revenais au pays ?

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