De retour là où il a attrapé le virus, Samuel Blaser se produira à 1000 Jazz. Avec le groupe dont il rêvait ! Interview à la veille de cette grande première.
« Je vous réponds d’Allemagne. Je suis en route pour La Chaux-de-Fonds, puis je repars pour Paris, Tallinn en Estonie, la Pologne et retour ici pour le festival 1000 Jazz ! » Samuel Blaser est un globetrotteur. Tromboniste de renommée mondiale, il se produira dans sa ville à l’occasion de ce nouveau festival, le 22 octobre. Rencontre avec cet enthousiaste jazzman qui vit à 1000 à l’heure.
Paris, New York, Berlin. Et retour à la Tchaux !
Je suis parti deux ans faire mes études à Paris. J’y ai décroché la Full Bright, une prestigieuse bourse américaine. J’étais le premier artiste suisse à la recevoir. Ça m’a permis de vivre quatre ans à New York : le rêve pour la musique ! De retour ici, j’ai obtenu du Canton un séjour de 6 mois à Berlin. J’y suis resté 13 ans ! Pas autant le rêve que New York, mais ça me permettait de me déplacer facilement dans toute l’Europe. Depuis, j’ai décidé de ne plus prendre l’avion. Ces trois villes sont incomparables avec la Métropole horlogère, mais celle-ci reste l’endroit où tout a commencé, où j’ai fait mes premières armes et attrapé le virus du jazz. Y être de retour, proche de ma famille et mes deux enfants de 2 et 4 ans, c’est inégalable.
Votre ville vous manquait?
Oui, surtout pour sa proximité avec la nature. C’est une petite ville dynamique. On a accès à tout. Et pour un musicien c’est important cette vivacité ; être stimulé par d’autres artistes. L’ABC, Les Murs du Son, … : il y a 1000 choses ici ! C’est une ville remplie de mystères, une ville de surprises. Elle peut paraître austère quand on ne la connait pas, mais elle est tellement chaleureuse quand on la découvre et s’y aventure. Un peu à l’image de Venise, les petites ruelles regorgent de trésors.
Un festival de jazz, ici, un besoin ?
J’avais l’idée d’en monter un ! Mais quand j’ai approché Yvan Cuche de l’ABC, il m’a dit que j’arrivais un mois trop tard : 1000 Jazz était déjà sur les rails ! Un tel festival manquait. A l’époque notre métropole a accueilli les plus grands musiciens, dont Louis Armstrong, au Cercle du Sapin, au Recorne Jazz Club, ou encore à la Salle de Musique. Il faut un festival qui se démarque : familial et avec une programmation aventureuse, comme la ville l’est. À l’image du Montreux Jazz dans les années 70-80, lorsqu’on y jouait encore du jazz (rire). Je loue l’effort fait par les organisateurs. Et d’avoir retenu des groupes du coin. Le partenariat avec Winterthur est aussi une belle initiative. On pourra jouer là-bas aussi.
L’histoire du trio Blaser-Schwaar-Weber ?
Le groupe de rêve que je n’ai jamais eu ! Avec Alvin Schwaar au piano et Christian Weber à la contrebasse. On répète depuis une année mais on ne s’est encore jamais produit. 1000 Jazz sera notre grande première. On aimerait trouver ensuite d’autres concerts et aussi enregistrer un disque dans la Salle de Musique. L’acoustique y est incroyable, surtout pour un groupe sans percussion. Mais pour le moment, on vous attend le 22 octobre au Temple Allemand.
