Trois hommes et un couffin au théâtre en 1re suisse

Justin Paroz

Vincent Held et la Cie des Abeilles proposent une adaptation du film tout ce mois de décembre

Trois hommes et un couffin : Tout le monde se souvient du film de Coline Serreau, sorti en 1985. Pour la première fois en Suisse, la Compagnie des Abeilles présente une adaptation théâtrale signée Vincent Held et Gabriel Tornay. Tout ce mois de décembre au Théâtre des Abeilles. Cette pièce met en scène trois célibataires, débordés, lorsqu’ils reçoivent… un bébé ! Entre biberons, couches et insomnies, Vincent Held, metteur en scène, scénographe et comédien nous embarque en coulisses.

 

 - Cumuler ces trois casquettes, de quoi devenir un brin schizophrène ?

- Un peu ! J’ai fait beaucoup de travail en amont des répétitions. Pour la phase finale, j’ai délégué la mise en scène à Gabriel Tornay, pour me consacrer à mon jeu. J’avais réfléchi un an et demi à la scénographie. Du coup, le premier jour des répétitions, on savait sur quel pied jouer. Après il y a toujours des accessoires à bricoler ou des coups de peinture à mettre sur le décor. Les journées sont bien remplies !

 

– Du cinéma au théâtre, inhabituel ?

– On a tendance à voir le contraire, bien que ce genre d’adaptations devient courant aujourd’hui, même de la BD à la scène. Notre dernier spectacle, Ladies Night, était l’inverse, même si c’est le cinéma qui l’avait fait connaître ensuite. Dans Trois hommes et un couffin, il y a trois hommes et une femme. Exactement la composition de la Cie des Abeilles. Une analogie qui nous a plu. 

 

– Y a-t-il des surprises ?

– La scène amène une présence vivante et une interaction avec le public qui rythme la pièce. Il faut trouver des astuces pour changer de lieux avec un seul plateau et intégrer la notion temporelle. La pièce est composée d’une cinquantaine de scènes avec des sauts de temps. Il a fallu être imaginatif pour trouver des articulations. On a aussi ajouté des gags et de l’humour visuel qui ne sont pas présents dans le film. 

 

– La pièce est-elle toujours d’actualité ? 

– Coïncidence ? Coline Serreau vient d’éditer une adaptation scénique de son film, dans une pièce se passant de nos jours. C’est l’inverse pour notre pièce, qui se déroule dans le temps du film, voire même avant, pour profiter d’une époque plus colorée. Et en restant proche de la temporalité du film, que beaucoup ont vu, ça permet aux gens de s’en rappeler. Personnellement, j’en garde un souvenir émouvant et touchant. Mais les choses évoluent aussi sociologiquement. Raconter le désarroi de trois hommes devant s’occuper d’une enfant, c’était d’ailleurs un film engagé pour parler de la place des femmes dans la société. J’espère que les choses ont changé aujourd’hui avec le partage des tâches.

 

 Les ven., sam. et dim, du 2 au 31 déc, 20h (17 h le dim.), Théâtre des Abeilles.
www.theatredesabeilles.com 

Vincent Held (au centre) au four et au moulin, dans la pièce comme dans la mise en scène. (Photo : Myriam BD)
Vincent Held (au centre) au four et au moulin, dans la pièce comme dans la mise en scène. (Photo : Myriam BD)

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