Ciné-Club du Casino : passionnément !

Giovanni Sammali

Depuis 1969, des films choisis attirent les membres. Interview de deux mordus du 7e art, René et Sandrine Zaslawsky.

Ce vendredi 9 décembre à 18h15, le film Unrueh, retraçant l’histoire de l’anarchisme dans l’Arc jurassien, est proposé par le Ciné-Club du Locle. Il sera suivi ce samedi à 14h d’une visite guidée par le conseiller communal Cédric Dupraz. L’occasion d’un gros plan sur ce Ciné-Club, avec René et Sandrine Zaslsawaky, duo qui ne manque pas une seule édition du Festival de Locarno !

 

– Comment est né ce Ciné-Club ?

– Nous avons fêté le 50e en 2019 juste avant la pandémie. Sur notre site internet on peut voir l’ensemble des titres des films projetés au Locle. Les premières séances avaient lieu au Musée des Beaux-arts du Locle. Les membres ont oscillée de 300 à 120 ces dernières années. Entre les années 80 et 2015, le Ciné-Club a été le seul cinéma au Locle avant de participer à recréer un cinéma « commercial » grâce à la numérisation de la salle. Après le confinement, il y a eu une baisse de fréquentation, comme dans toutes les salles. Le désir de retrouver le chemin des salles fait son effet, avec de 70 à 90 personnes par séance.

 

– Noël, cest la saison des rediffusions. Quels vieux films conseillez-vous ?

– Nous avons des incontournables qu’on revoit au moins une fois par année (Rabbi Jacob, Les Tontons Flingueurs, Dr. Jivago, Casablanca, Vertigo de Hitchcock, Les Choses de la vie, etc.) Et évidemment, allez découvrir les films qui passent en salle.

 

– Les cinémas tirent la langue…

– Faire partie dun ciné-club, cest prendre une carte de saison, qui rend le prix d’entrée très modique et permet de planifier son agenda. Un comité de passionnés choisit les films. Le spectateur peut lui faire confiance, mais je minquiète quand une personne me dit: « au Ciné-Club on peut venir les yeux fermés… ». Les films passent en VO sous-titrée français sans entracte.

 

– Face à Netflix et autres, le ciné peut-il encore faire son cinoche ?

– Je pense que oui. Le cinéma en salle est le seul avenir du 7e art, car cela remet du commun à la place de l’individualisme. Et puis, montrer un film pour 200 personnes consomme moins d’énergie que 200 personnes chacune devant un écran ! Dautre part, il y a un public pour le cinéma dauteur, très prolifique mais mal représenté sur les plateformes mainstream. Les Festivals vivent une bonne fréquentation, et en Suisse, on est gâté: Soleure, Nyon, Fribourg, Locarno, Zürich, Genève. Le cinéma est loin d’être enterré. 

 

– Le partenariat avec Pontarlier fait-il voyager les cinéphiles par-dessus la frontière ?

– ça commence. Nous emmenons les membres du Ciné-Club pour Les rencontres cinématographiques de Pontarlier qui sont exceptionnelles. Les personnes venues lan dernier aux films danimation sont revenues cette année. Il y a aussi des Francs-Comtois qui viennent au Locle.

 

– Le film qui a le plus marqué vos membres ?

– Difficile à dire. Chaque année un film sort du lot. Pour le Comité, c’est « Les Producteurs », en 2009 : le film n’était pas en cabine de projection le soir prévu. Nous avons fait ouvrir La Poste à 20h30 afin de vérifier que le film n’était pas resté à la case postale. Ce n’était hélas pas le cas. Les spectateurs ont vu le film de la Lanterne magique que nous avions sous la main…

 

 

Unrueh : focus sur l’anarchisme et visite guidée de Cédric Dupraz

L’industrie horlogère connait au milieu du 19e siècle un important développement dans tout l’Arc jurassien. Les horlogers qui vivent dans des conditions très modestes s’organisent.

A La Chaux-de-Fonds, le Dr Pierre Coullery fonde en 1865 une section de l’AIT, Association Internationale des Travailleurs dite aussi Première Internationale. En 1866 sont créées les sections du Locle et de Saint-Imier. En 1871 à Sonvillier est fondée la Fédération Jurassienne, partisane de Bakounine, qui fonde à son tour à Saint-Imier en 1872 l’Internationale antiautoritaire, dite aussi anarchiste. Son action vise à conscientiser les travailleurs et à développer les structures du monde ouvrier: conférences, cercles d’études sociales, bibliothèques, magasins coopératifs, etc.

C’est dans ce contexte que le film UNRUEH se déroule. Organisé en collaboration avec la Guesthouse Le Locle et le distributeur Filmcoopi, le film sera présenté par son réalisateur, lui-même descendant d’une famille horlogère et son chef opérateur.

 

Cinéma Casino, ven 9 déc. 18h15. En présence de C.Schäublin et S.Hillmann.
Sam 10 déc. 14h, visite guidée des lieux de l’anarchisme au Locle par Cédric Dupraz sur inscription à la Guesthouse.
www.cineclub-lelocle.ch

Sandrine et René Zaslawsky s'occupent
du Ciné-Club. Ils posent dans le cinéma
du Casino. (Photo : sp)
Sandrine et René Zaslawsky s'occupent du Ciné-Club. Ils posent dans le cinéma du Casino. (Photo : sp)

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