Gravée dans le temps et enterrée vivante

Giovanni Sammali

L’an 2022 restera comme celui des festivités – réussies – du 150e de l’Ecole d’arts appliqués.
La longue absence du directeur, en place depuis plus de vingt ans et qui ne retrouvera jamais la barre, n’a guère fait de bruit.

Pas plus que la disparition de la griffe EAA, rayée des tabelles en catimini, au profit de l’appellation insipide et vide d’histoire de « Pôle des arts appliqués », un parmi les huit noyés dans le Centre de formation professionnelle neuchâtelois.

Ainsi, l’année du 150e restera aussi comme celle de l’enterrement de première classe d’une école si renommée, et ce quand bien même ses filières rares perdurent. Pour l’heure…

Comment un tel fleuron a-t-il pu être ainsi débaptisé de son nom ? Notre Canton renierait-il ses gloires passées, fruit de son essor horloger, au point de les fondre dans un ensemble de formations, toutes honorables, mais sans charge historique aucune ? L’Epplattenier, Le Corbusier, Charles Humbert et autres élèves du Cours supérieur qui a rayonné dans le monde entier, offrant à l’Art nouveau son style sapin, doivent se retourner dans leurs tombes…

Qu’il nous soit reproché d’en faire un fromage ! Gravure, sertissage ou design d’objets horlogers sont des marqueurs indélébiles de nos Montagnes neuchâteloises, au même titre que le Gruyère, le Chaux d’Abel ou le Bleuchâtel, à la fête dans ce numéro, fédèrent les Suisses !

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