La Ville a emprunté 20 millions à la FIFA

Rédaction Le Ô

A l’instar du canton et des communes suisses, La Chaux-de-Fonds a souscrit des emprunts à court terme.

Le Ô est en mesure de révéler que la Métropole horlogère a elle aussi succombé à la tentation d’emprunter à la FIFA. Deux emprunts de dix millions, à court terme, souscrits en 2022 pour une durée de trois mois. Des emprunts déjà remboursés. En 2020, le canton de Neuchâtel a lui aussi contracté un emprunt de 100 millions pour financer les aides Covid. « Une pratique très courante pour les collectivités publiques. Des conditions favorables qui au final ont bénéficié à la collectivité et au contribuable. Deux prêts à court terme sur plus de cent contractés par la Ville en 2022, pratique indispensable pour assurer la trésorerie de collectivités publiques, comme c’est aussi le cas de nombreuses entreprises privées », tempère Jean-Daniel Jeanneret, conseiller communal PLR en charge de l’économie et des finances. « Jusqu’à preuve du contraire, la FIFA n’est pas une instance mafieuse. Son argent provient notamment des droits médiatiques et du sponsoring. Cette polémique, c’est une tempête dans un verre d’eau. »

Celle-ci a éclaté le 13 janvier dernier avec l’enquête et les révélations de nos confrères de la Berner Zeitung. On y apprend alors que la ville de Berne, en grandes difficultés financières, a emprunté à plusieurs reprises de l’argent auprès de la FIFA, pour un montant total de 1,8 milliard de francs. Levée de boucliers immédiate dans la capitale fédérale où plusieurs élus dénoncent cette pratique, à l’instar de Milena Daphinoff, conseillère municipale du Centre, sur la RTS : « Berne est une ville de gauche et, apparemment, on finance les projets sociaux de la ville avec de l’argent corrompu qui vient d’une organisation telle que la FIFA. Pour moi, cela ne va pas ensemble. C’est un double jeu, c’est une morale double, à géométrie variable. Il faut mettre fin à ces pratiques. »

Ce qui surprend et interpelle avec ces emprunts, c’est qu’ils ont très souvent été contractés par des villes et des gouvernements à majorité rose-verte, très souvent critiques à l’égard de la FIFA. Genève, qui avait interdit les fans zones lors du dernier Mondial, a souscrit un prêt de 150 millions de francs. Outre la Cité de Calvin, le pôle enquête de SF-DRS a évoqué ce lundi une dizaine de villes suisses. Winterthour et Frauenfeld, Fribourg et Neuchâtel (10 millions). Ville majoritairement à gauche, Lausanne a pour sa part sollicité en 2022 un emprunt de 40 millions.

Dans le Blick, un élu libéral-radical s’étonne « de la posture moralisante et hypocrite des socialistes qui tout en empruntant à la FIFA avaient justifié l’absence de fan zone à Lausanne par l’attachement de la Ville au respect des droits humains. » C’est grâce à une plateforme financière en ligne, la startup zurichoise Loanboox, que ces transactions ont été réalisées. Une société prospère dont le modèle d’affaires est de mettre en relation directe des emprunteurs – des collectivités publiques et des entreprises – avec des prêteurs : banques, assurances, fonds de pension, des assurances, mais aussi des entités privées, sans intermédiaires, sans parler de communes riches d’Outre-Sarine qui jouent le rôle de créanciers pour une gestion dynamique de leur fortune. Une plateforme de crédit qui a permis aux collectivités publiques du pays d’emprunter 3,2 milliards de francs.

L’Exécutif a emprunté 20 mios à la FIFA en 2022. (Photo : Ville CdF)
L’Exécutif a emprunté 20 mios à la FIFA en 2022. (Photo : Ville CdF)

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