L’avenir radieux de l’immobilier chaux-de-fonnier

Valère Gogniat* 

Difficile d’y croire quand l’on déambule devant certaines vitrines hélas trop vides du Pod. Ou quand on erre au crépuscule dans les ruelles peu engageantes des Forges. Mais le titre de cette chronique n’a rien d’ironique: l’avenir de l’immobilier chaux-de-fonnier est bel et bien radieux. 

C’est au fil de différentes discussions avec des spécialistes romands du secteur que cette évidence est apparue (mon employeur, «Le Temps», organise le 4 mai prochain un Forum immobilier à Lausanne et nous sommes dans les préparatifs). A chaque fois, je garde cette question pour la fin: «Et vous, que pensez-vous de La Chaux-de-Fonds?» Les réponses sont invariablement enthousiastes – oui, même quand l’interlocuteur vient du Bas. 

Cinq raisons objectives justifient cet optimisme (trouver cette ville splendide, sa population accueillante et son ensoleillement généreux n’en font pas partie): 

 

Les prix bas. La raison la plus évidente. Tout le monde ne donne pas exactement les mêmes chiffres mais les tendances sont claires: le prix moyen du mètre carré pour une maison individuelle à 1000 mètres d’altitude oscille autour de 4500 francs contre plus de 12’000 francs à Lausanne, 8000 francs à Neuchâtel et 6500 francs à Fribourg. On trouve grosso modo les mêmes variations pour les appartements en PPE. La propriété y est donc encore accessible comparativement aux autres régions romandes. 

 

La «ligne directe». Elle n’a pas encore de nom – comment ça, «Transrun», ce n’est plus porteur? Mais qu’importe: on mesure encore trop mal les bouleversements que générera cette voie souterraine qui reliera le Haut et le Bas avec des cadences au quart d’heure. Imaginez: à l’horizon 2035, vous irez plus vite de La Chaux-de-Fonds à Neuchâtel (14 minutes) que d’Epalinges à Ouchy avec le M2 (20 minutes). En clair, le pod sera à une ligne de métro du lac. 

 

La «H18». Ici aussi, les consultants en marketing devraient faire un effort pour trouver une meilleure accroche. Quoiqu’il en soit, bien que cette stratégie de désengorgement ne soit pas parfaite, elle permettra objectivement d’améliorer la qualité de vie au centre-ville. Quant aux rares esprits chagrins un brin égoïstes qui font actuellement opposition à ce projet car ils estiment que la redirection du trafic va dévaloriser leurs biens immobiliers (ce qui va retarder la mise en fonction prévue fin 2025 de trois-quatre ans), on ne peut que leur recommander de prendre un peu de hauteur… et de lire ces lignes. 

 

– L’atout culturel et social. Inutile d’attendre la Plage des Six-Pompes ou la Braderie. Ces jours, il suffit d’aller voir un match du HCC dans le chaudron plein à craquer des Mélèzes pour s’en rendre compte. Cette ville possède une culture du lien et de la communauté unique en Suisse romande. Proportionnellement à sa population, elle propose en outre une offre culturelle qui défie toute concurrence – et l’on ne parle même pas de son patrimoine architectural… 

 

– Le climat. La raison la moins réjouissante mais dont il faut tout de même tenir compte. Lors d’un été caniculaire comme on en connaîtra toujours davantage, les quelques degrés de moins durant les journées et la fraîcheur relative des nuits à 1000 mètres d’altitude font une immense différence. Tentez l’exercice et passez de la fournaise tropicale de la Broie vaudoise au petit vent tiède de Pouillerel lors du prochain mois d’août, vous ne vous y tromperez pas. 

Oui, il est parfois difficile de croire à cet avenir radieux quand on passe devant des dizaines de panneaux «A louer» accrochés aux fenêtres du damier. Mais parions que celles et ceux qui auront su miser assez tôt sur les atouts de cette ville en seront, un jour, largement récompensés. 

 

* Responsable éditorial des Forums et événements du «Temps» 

L'immobilier chaux-de-fonnier pourrait avoir un bel avenir. (Photo : Ville CdF)
L'immobilier chaux-de-fonnier pourrait avoir un bel avenir. (Photo : Ville CdF)

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