Verdi pour le 85e concert du Chœur des Rameaux

Anthony Picard

L’œuvre majeure de Giuseppe Verdi jouée à la Salle de Musique le 1er et 2 avril. Echanges avec Olivier Pianaro, chef du Chœur des Rameaux depuis 2006

Enfant de Couvet, Olivier Pianaro se passionne très tôt pour la musique. Après de solides bases acquises au Conservatoire de Neuchâtel, il part en Autriche en 1975 où il étudiera le piano puis le chant qu’il pratiquera au sein du chœur des Jeunesses Musicales de Vienne. Diplôme en poche, il poursuit ses études et devient chef d’orchestre et chef de chœur. A la découverte du monde, il échange régulièrement avec Leonard Bernstein, Claudio Abbado et Zubin Mehta, entre autres. De retour au pays, il dirige des œuvres majeures et crée un opéra-comique pour le 20e anniversaire des Jeunesses Musicales du Val-de-Travers. Suivent des engagements avec les orchestres de la Suisse Romande (OSR), de Bienne, de Chambre de Neuchâtel, de la RTSI, du Jura et bien d’autres dont le Philharmonique de Nice.

 

– Pourquoi Giuseppe Verdi et son fameux requiem?

– Pour les chanteurs et les musiciens, la motivation est grande d’interpréter une œuvre si conséquente que ce requiem. Son intensité d’expression est phénoménale ; c’est l’une des plus grandes œuvres du répertoire choral.

 

– Comment restituer toute la puissance du requiem ?

– Avec 150 choristes et un important orchestre symphonique, nous ne sommes pas très éloignés de la première jouée à l’Eglise San Marco de Milan le 22 mai 1874. Quant à la constellation des chœurs, son rendu sera proche des 4 chœurs mis en scène et organisés par Verdi.

 

– Des différences notoires par rapport à l’interprétation de 2013?

– La partition est la même mais tout est différent. Aujourd’hui je découvre encore de nouvelles subtilités qui influencent l’interprétation de l’œuvre dont je m’emploie à rendre chacun des détails.

 

– Combien de concerts sont-ils prévus en Suisse romande?

– C’est dommage que pour des questions d’argent, le Requiem ne puisse être joué qu’à La Chaux-de-Fonds ce qui donne à ces deux concerts à la Salle de musique, une exclusivité indéniable.

 

– Quels sont les défis du Chœur des Rameaux ?

Préserver chez nos choristes la qualité suffisante pour interpréter de grandes œuvres et préparer la relève. Tant que l’art choral ne sera pas davantage soutenu, notamment dès les premières années d’école avec l’apprentissage du solfège, trouver de jeunes passionnés restera une préoccupation.

 

– La pandémie et ses conséquences sur la mobilisation des choristes ?

– Pendant le Covid, nous avons dû reporter, changer nos programmes sans les annuler. Oui, nous avons perdu des voix mais nous en avons aussi gagné. Après ces deux années compliquées, il fallait bien une œuvre aussi phénoménale que le requiem de Verdi pour motiver chanteurs et musiciens.

 

 

Les mots de Bernstein

 

– Votre meilleur souvenir ?

– Ma rencontre avec Bernstein, lorsque ce grand maître, cigarette au coin des lèvres s’est adressé à moi : « On me dit que tu as du talent ; ce n’est que 10% ; n’oublie pas que le reste, c’est du travail ». Il y a aussi la dernière rencontre avec l’un de mes profs de Vienne, lorsqu’il m’a lancé : « Pianaro, je ne sais toujours pas pourquoi vous n’avez pas fait carrière … pas le bon moment, pas rencontré les bonnes personnes (!) » En fait, j’estime avoir vécu une vie passionnante ; faire carrière aurait signifié consentir à de nombreux sacrifices.

 

– Les araignées, la mort, qu’est-ce qui vous fait peur ?

– Rien de ceci ; arrêter de faire quelque chose que j’aime où être atteint dans ma santé.

 

– Quel objet emporteriez-vous sur une île déserte?

– L’audio du Concerto N° 4 de Beethoven interprété par Olivier Sörensen avec l’Orchestre de Bienne (années 1980).

 

– Avec qui partageriez-vous un repas?

– Avec le compositeur Gustav Mahler.

 

– Votre dernier un coup de foudre ?

– Pour la pianiste genevoise Sylviane Deferne dans son interprétation de musique espagnole.

 

– Un homme ; une femme politique en particulier?

– Victor Hugo pour son parcours politique et pour Eric Sivignon, Conseiller communal à Val-de-Travers, qui insuffle un vent de renouveau  à la commission culturelle.

 

– Quelle est la personne qui vous a le plus influencé dans votre vie ?

– Mon prof, le chef Otmar Suitner, pour son côté humaniste et sa rigueur. Aussi Peter Schwarz, son assistant.

 

– Quel est votre plus grand caprice ?

– J’évite d’en avoir… n’en serait-ce qu’un-seul, c’est un manque de respect.

 

– Quel métier rêviez-vous d’exercer ?

– Je voulais être instituteur, puis chauffeur de car et finalement cuisinier.

 

– Votre plat préféré ?

– J’adore découvrir la sauce à salade des personnes qui m’invitent.

 

Pourquoi vivre à St-Sulpice pour diriger à Genève et La Chaux-de-Fonds ?

Mon épouse était administratrice communale ; vous me suivez ?

Olivier Pianaro et le Choeur des Rameaux
interpréteront Verdi. (Photo : ap)
Olivier Pianaro et le Choeur des Rameaux interpréteront Verdi. (Photo : ap)

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