Ô objet, mon bel objet, dis-moi qui je suis et je te dirai qui tu es…

Dorian Malosa Miala, 
Diplômé HEU en études sociales et de la société

Jeudi 30 mars, dans le train qui me ramène à La Chaux-de-Fonds, un jeune homme s’assied en face de moi. C’est la fin de l’après/le début de la soirée, je le regarde, il porte une écharpe du HCC (le club de hockey sur glace de la ville de La Chaux-de-Fonds), ainsi que des chaussettes, elles aussi, du HCC. Avec son téléphone portable, il suit les dernières nouvelles (ou actualités) du club, il a mis le son, on peut entendre…Il va probablement voir le match du soir entre le HCC et le HC Ajoie.

Nous vivons toutes et tous dans un monde baigné d’objets en tout genre, d’objets divers et variés : ce fut le sujet de ma thèse de master, analyser, comprendre les relations entre les individus et certains objets, notamment la monnaie, les monnaies. Comprendre pourquoi les êtres humains collectionnent des objets, et pourquoi, chez certaines personnes, ce collectionnisme (ou cette collectionnite) peut même aller jusqu’à un trouble d’accumulation compulsive (TAC). Comprendre ce que les objets disent de nous, racontent sur nous, car si nous les collectionnons, eux aussi, nous collectionnent : étant de passage sur cette terre, posséder un objet ne veut pas dire se l’approprier, nous ne faisons que le « louer » (dans le sens de ʻlocationʼ, mais aussi, de ʻlouangeʼ). Bien souvent, nos objets ont eu une vie avant nous et continueront leur existence après notre départ.

Au final, ce fan du HCC n’est pas si différent des collectionneurs-euses de monnaies : lui aussi, collectionne écharpe, chaussettes et probablement d’autres bibelots, tous liés au club qu’il affectionne. Autant d’objets mémoire, d’objets fétiches, qui finissent par nous ressembler et par nous rassembler.

 

 

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