Deux tantes punks

Aloïse Held

En partant à Bruxelles pour mes études de théâtre, les rues, l’atmosphère et les bars de la capitale belge avaient un air de déjà vu, une étrange familiarité avec la ville ouvrière dans laquelle j’avais grandi. Ces deux villes me paraissaient comme deux vieilles tantes punks que l’on aime retrouver. Au premier abord, elles ne sont pas toujours très sexy, ni forcément jolies, mais leurs charmes les rendent irrésistibles. On sait qu’on va revenir leur rendre visite plus d’une fois. 

Dans ces deux villes, on trouve des bars embués en hiver, un côté brut de décoffrage sans chichis des habitant.e.s, des papotages au café avec les voisin.e.s de table. Là comme ici, la débrouille de « faire avec ce qu’on a » rythme les créatif.ve.s ; la musique alternative, les festivals de cinéma punk, l’art de rue ou encore l’autodérision occupent les rues et leurs citoyen.ne.s.

Dans la plus grande, la frénésie ne s’arrête jamais. Dans la plus petite, nichée dans les montagnes, la vie est calme et la richesse culturelle n’a rien à envier à la capitale du plat pays. C’est sans doute ce qui me fait revenir à la Tchaux. En voulant m’investir dans le théâtre de rue, je cherchais un lieu où m’épanouir ; je découvre que l’endroit recherché ne m’était pas inconnu puisque c’était ma ville. Je mesure la chance de vivre dans un lieu où les rencontres, les spectacles et les concerts me nourrissent, me donnent envie de m’engager pleinement dans la vie culturelle du canton. Avec la comédienne et amie Léa Gigon, j’ai notamment comme projet la mise sur pied d’un festival de théâtre d’émergence (prévu pour l’automne 2024) dans le canton. Tout cela me réjouit.

 

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