Comme Ambühl, Patrick Fischer joue les prolongations !

Anthony Picard

Jeune retraité de la grande maison (RTS), le journaliste qui a fait ses premières armes en 1981 en qualité de stagiaire de la rédaction à L’Impartial, apportera sa contribution dans nos colonnes avec notre rubrique éco-éco, un prolongement naturel pour celui qui a été pendant 15 ans l’animateur vedette de l’émission TTC.

Né à Bienne, Patrick Fischer fréquente l’école obligatoire du Locle avant d’user les bancs du gymnase de La Chaux-de-Fonds. Son bac en poche, il entreprend des études pour devenir journaliste à Neuchâtel. Après avoir été rédacteur à La Chaux-de-Fonds, il débute à la TSR en 1989, d’abord comme correspondant à Zurich puis en qualité de journaliste parlementaire au Palais fédéral. En 1996, il participe au lancement de l’émission Mise au Point puis devient producteur et présentateur du magazine économique TTC à partir de 2007.

 

– Patrick, quels souvenirs gardez-vous de votre enfance dans les Montagnes ?

– Très clairement les murs de neige et les bruits de la fraiseuse qui nous réveillait de bon matin du côté de la boucherie Bell du Locle. C’est aussi mon premier souvenir civique avec la pétition lancée par les habitants du centre-ville pour faire taire ce bruit infernal. Autre souvenir du matin, celui des préparatifs des promos et des gars qui gonflaient les ballons à l’hélium sur leur stand juste en face du kiosque de la place du Marché tenu par le fameux « Kinapa ».

 

– L’univers de Gil Baillod, une école de vie ?

– Une école de journalisme ! J’ai bossé à L’Impar comme stagiaire 2 ans puis à la rubrique locale jusqu’en 1989, date de mon 

départ pour Zürich. C’était un job de nuit, on triait et on hiérarchisait les dépêches, c’était très formateur. Mais la vraie école de journaliste, c’était la rubrique locale qui se doit d’être nourrie de faits et objectivité et bien séparée du commentaire. « Les personnes décrites sont tes voisins, tu peux les croiser chaque jour sur le trottoir ». Sur ce point, l’université que j’ai fréquentée dans l’Illinois en 1984 (SIU à Carbondale, USA) a le même discours.

 

– Quelle a été votre motivation à passer derrière l’écran ?

– La vie est une suite de circonstances. J’avais envie de changer et d’aller travailler pour L’Illustré avant qu’un ami, Roberto Bernasconi, me passe le tuyau de la TSR.

 

– Que dire des dirigeants de la RTS en matière de stratégie ?

– Je ne la comprends pas toujours ; il faut vous adresser aux chefs. Des réformes étaient nécessaires, notamment pour attirer les jeunes tout en fidélisant le public des habitués. Les jeunes ne regardent plus la TV comme leurs parents. Difficile d’avoir une stratégie gagnante et de faire mieux avec moins d’argent : « les choix sont davantage douloureux ». 

 

– La grande maison, une tour qui chancelle ?

– Une tour qui a des soucis ; entre une initiative qui voulait supprimer la redevance et la prochaine qui veut la réduire à CHF 200.- ! Et comme pour les autres médias, il y a une baisse des revenus publicitaires, aggravée par l’arrêté du TF, en 2010, qui autorisait la chaîne M6, puis dans la foulée TF1, à passer de la publicité suisse. Ça a été un petit séisme.

 

– Après big boss, les spectateurs ont été frustrés de la poubellisation de TTC, une émission trop coûteuse ou une audience trop faible ?

– Certainement ni l’un ni l’autre ; l’audience était excellente et les coûts étaient tout à fait maîtrisés. Cette décision vise plutôt à conquérir un nouveau public-cible et à renouveler la vieille garde. 

 

– Bosser pour une TV locale, à l’instar de Pascal Décaillet, une manière de rebondir ?

– A cheval entre une flémitude légitime et l’activisme qui me caractérise, revenir à mes premières amours du Ô, est une excellente décision.

 

– Lorsqu’économie rime avec écologie ?

– Pour que ça fonctionne et que la transition vers le décarbonage s’opère d’elle-même, l’Etat doit apporter des solutions écologiques qui débouchent sur un gain économique.

 

– Selon vous, sans aide publique, comment faire du Ô autre chose qu’un panier percé ?

– Convaincre les annonceurs, pardi ! Et pour les persuader que ce gratuit-là est lu, veiller à la qualité des plumes et augmenter sa visibilité.

 

– Quels sont vos projets ?

– Reprendre la photographie, une passion de toujours (un ami vient de me prêter son vieux Leïca), voyager et prendre du bon temps.

Ex-RTS, star du petit écran avec TTC, Patrick Fischer vient renforcer le Ô ! (Photo : Musée de l'Elysée)
Ex-RTS, star du petit écran avec TTC, Patrick Fischer vient renforcer le Ô ! (Photo : Musée de l'Elysée)

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