Samuel Blaser : « Je n’aime pas les étiquettes »

Justin Paroz

Reggae, enregistrements online : le tromboniste de renommée mondiale casse les codes avec son dernier album Routes

Du jazz mais pas que… Samuel Blaser a sorti le 12 mai son 30e album : Routes. Roots (racines), roots reggae, ou là où les routes se croisent : le titre prend tout son sens au premier coup d’œil. Une nouvelle création détonante faisant la part belle au reggae qui cartonne déjà sur Spotify. Le fruit de 3 ans de travail pour enregistrer les 10 morceaux totalement online, avec des sommités du reggae et du jazz issues des quatre coins du monde. Rencontre avec le tromboniste chaux-de-fonnier. 

Basiste new-yorkais, producteurs jamaïcain et anglais, pianiste londonien, légendes du rock, reggae et jazz, … Samuel Blaser fait le tour du monde lorsqu’il dévoile les collaborations dans son nouvel album. Retour en 2019 : « Passionné par la musique jamaïcaine, mon but initial était de mettre sur pied un concert réunissant des musiciens du monde entier, au Tampere Jazz Happening, en Finlande. Un projet qui m’a amené à rencontrer le pianiste londonien Alex Wilson. Connecté à la scène anglaise et en particulier à d’autres canaux que le jazz traditionnel, il m’a aidé à former le groupe », explique le tromboniste. « Une collaboration que j’ai adoré et qui m’a donné l’idée d’enregistrer un album durant le covid… Mais c’était impossible ». 

 

Un projet international 

Batterie, guitare, cuivres, piano, contrebasse et chant. Il décide alors d’utiliser des pistes enregistrées séparément par des musiciens, chez eux. « Dans le premier morceau, on entend 12 musiciens venant de la Jamaïque au Canada, en passant par les Îles Vierges. Mais ils n’ont jamais joué ensemble ! Certains ne se sont même jamais rencontrés. Tout reposait sur une maquette précise que je leur avait envoyée. Les pistes que je recevais en retour… quelques bonnes surprises, mais surtout des mauvaises ! », rigole-t-il. 

L’album a finalement été mixé en Angleterre, aux studios de Steve Winwood, une légende du rock. « A la base je n’avais imaginé réaliser que deux titres. Mais comme je ne m’arrête jamais à mes premières idées, il y en a eu 8 de plus, ce qui en fait ma production la plus onéreuse. C’est que je crois véritablement à ce projet », admet-il. « J’avais aussi demandé à Lee « Scratch » Perry, une autre légende jamaïcaine de la musique, de remixer ces deux premier titres (ndlr : ils figurent dans l’album). Le résultat était incroyable ! Je lui ai alors demandé de remixer tout l’album. Mais j’apprenais sa mort le lendemain… »

 

Plus accessible

Alors qu’il est habitué à enregistrer un album en 4-5h, il lui aura fallu, ici, 3 ans ! « En principe je pars d’une ambiance, d’un point de départ ou d’arrivée. Et une fois joué, on ne peut plus le rejouer. Dans Routes, le résultat est plus poli. Plus commercial et accessible aussi ». 

Un tournant dans sa carrière ? « Ce projet m’aura permis d’ouvrir d’autres portes et d’enlever à ma musique l’étiquette de compliquée. Pour la suite, je planifie un 2e album autour du blues. Mais ça ne sera pas pour toute suite ! »

Après un album de musique classique l’an passé, le jazzman aime surprendre. « J’ai grandi dans un melting pot de cultures. Je n’aime pas les étiquettes, mais plutôt bousculer les auditeurs. D’ailleurs je suis un jazzman et je ne fume pas ! » 

 

Vernissage au Luxembourg

Routes a été verni le 12 mai lors du festival international Like a jazz machine, au Luxembourg. 

L’occasion de réunir une partie des musiciens figurant dans l’album. « Nous avons joué en quintet. Un weekend incroyable et intense ! », s’est réjoui Samuel Blaser, qui a aussi présenté deux autres de ses projets lors de ce festival.

L’album est à découvrir sur samuelblaser.ffm.to/routes

Au cœur de l’album, le croisement des routes entre jazz et reggae, et entre musiciens du monde entier. La dernière création de Samuel Blaser. (Photo : Alex Troesch)
Au cœur de l’album, le croisement des routes entre jazz et reggae, et entre musiciens du monde entier. La dernière création de Samuel Blaser. (Photo : Alex Troesch)

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