La statistique est l’addition juste de chiffres faux. Cette définition s’applique bien aux aînés que certains considèrent être plus à l’aise financièrement que les plus jeunes générations.
En réalité, cette affirmation est totalement erronée car la moyenne du revenu et de la fortune prend en compte la situation des milliers de millionnaires et milliardaires que compte la Suisse. En tant que président d’une association de défense des aînés, je peux dire que beaucoup d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté et doivent avoir recours aux prestations complémentaires pour boucler les fins de mois.
Les retraités ne sont donc pas les nantis qu’on prétend. En plus, ce qui est tout aussi grave, ils sont mal considérés par les autorités. Prenons quelques exemples : la Poste ne fournit plus de bulletins de versement (comment les imprimer quand on n’a pas d’ordinateur ?) ; les CFF augmentent leurs tarifs, offrent des rabais pour les jeunes mais rien pour les aînés; les gares (notamment celle de La Chaux-de-Fonds) manquent de confort ; les nouveaux horaires prévus (deux changements pour un Chaux-de-Fonnier qui va prendre l’avion à Cointrin) encouragent l’utilisation de la voiture privée ; le manque de médicaments touche principalement les personnes âgées qui en ont besoin pour soulager leurs douleurs.
Il est indispensable que les aînés soient davantage pris en considération par les autorités et que leurs revendications soient écoutées. Mais il ne faut pas que cette prise en compte se fasse au détriment des autres tranches d’âge. Les jeunes d’aujourd’hui seront les aînés de demain. Cela implique que toutes les générations méritent le respect.
