Les sœurs de la rue du Parc

Néel de Velhac,
membre des Plumes nomades

Nous ne serons jamais amies ! Cécile et Charlie travaillaient ensemble depuis six mois, dans une entreprise des montagnes neuchâteloises. Elles cohabitaient provisoirement dans un logement de la rue du Parc à l’aune des toits enneigés. Leur amitié s’installa à ce moment. L’orpheline cohabitait avec la fille unique et leur caractère glacial se heurtait en silence. Le silence était leur meilleur moyen de pression. La première qui demandait pardon à l’autre perdait. Elles s’apprécièrent au son des flocons de neige. Au fil du temps, chacune prit un logement dans la rue du Parc, les soirées résonnaient comme « Friends » ou chacune invitait à son tour. La bande s’étoffa, leurs conjoints étaient venus les rejoindre. La rue du Parc carillonnait de rires, de rêveries et au son des bulles de champagne. C’était le berceau d’une amitié qui s’était muée en un lien inamovible. C’était la fanille comme elles le disaient en rognant le « m » trop banal à leurs yeux.

Le temps passa, elles avancèrent au gré des carrières et à l’arrivée de bébé, s’éloignant peu à peu de la rue du parc. Leur lien se délita lorsqu’un microbe s’invita dans leurs vies et eu raison d’elles. Plus les phases de silence étaient longues, moins il était possible de reprendre le fil qui les unissait. La joie avait laissé place aux questions. L’admiration vira au ressentiment. L’amitié devint indifférence. Elles avaient oublié comment se parler. Après tout, elles ne pouvaient pas être amies. Cécile et Charlie étaient devenues des sœurs que les chamailleries de la vie avaient rendues étrangères. À force d’éloignement, le regret s’installa. Comment se retrouver ? Seule la rue du Parc le sait.

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