7h03. Je me gratte le bas du ventre, je baille, je vais pisser. Comme tous les matins depuis 57 ans. Mon p’tit pipi, mon p’tit popo, dans 18 litres d’eau. Et hop, la chasse est ouverte.
En comparaison, la dissolution de 2 décilitres d’urine lourde aux senteurs de benzodiazépine et d’antidouleur, de dans 18 litres d’eau potable n’a pas d’arguments par rapport au ratio absinthe-eau. Optez sans culpabilité aucune pour l’absinthe par ces temps de disette.
Notre pisse que est à l’eau que ton règne vienne. Chers amis excrémenteurs, 40% de l’eau que nous utilisons quotidiennement sont utilisés à des fins fécales et pisseuses. Oui, l’Homme, cette espèce animale en voie de disparition, est parvenue après avoir traversé le précambrien, le pléistocène et l’anthropocène à atteindre le paroxysme de sa grandeur décatie : couler un bronze dans l’eau potable.
Cette eau dont l’homme est composée à 75%, on peut vraiment dire que l’humanité est dans la merde. On avait déjà pris l’habitude de cracher dans la soupe, on a carrément oublié qu’on déféquait dans la flotte, bien le plus précieux avec l’air, arrêtons de râler quand on voit un poil de cul dans notre assiette, c’est le juste retour des choses. A l’heure des sources taries, des nappes phréatiques aussi vide que le compte en banque de Mme Aschlimann, comment faire pour économiser votre eau. Plusieurs solutions innovantes s’offrent à nos yeux ébaubis : Pisser dehors, le plein air c’est bon (au besoin déguisez-vous en faux chien, celui de votre voisin de préférence histoire d’animer un peu le quartier). Faire pipi dans la piscine des Mélèzes et accuser les enfants dans la pataugeoire (solution facile et amusante à la fois).
Pour vos petites commissions préférez la proximité et pour les grosses commissions allez en France voisine. Vous connaissez.