Laurent Kurth s’en va !

Anthony Picard

La rumeur s’amplifiait… La date choisie par cette pointure du Conseil d’état surprend.

Laurent Kurth l’affirme : « les meilleures choses ont une fin. » Et de confier l’énorme plaisir qui a été le sien ces vingt dernières années, comme Conseiller communal dans sa ville de cœur puis dans l’Exécutif cantonal. Même s’il avoue un agacement et une certaine lassitude face à l’opposition systématique de certains partis non-gouvernementaux, le socialiste fait preuve de gratitude envers les institutions. Il relève aussi que dans les grandes réformes – même si les échanges furent parfois vifs au Grand Conseil – il y a eu alignement du parlement et du gouvernement.

Dans son message annonçant son départ pour le 29 février 2024, le Ministre marque sa reconnaissance envers la fonction publique et ses membres remarquables, engagés et créatifs. Rappelant les réformes menées à bien, notre Monsieur Covid cantonal relève la refonte des services communaux et cantonaux, l’unification des compagnies de transport et des caisses de pension, la suppression des cercles électoraux, le remodelage des activités sanitaires autour de RHNe et du CNP. S’agissant des finances, le chef du DFS relève la conséquence des réformes fiscales qui incluent un frein à l’endettement tout en maintenant les investissements.

Le Conseiller d’état aura passé onze ans à l’exécutif et aura mené de front de nombreux dossiers. Même s’il reconnaît avoir commis quelques erreurs, dont celle d’une mauvaise appréciation du dossier « hôpital », le mal-aimé des Montagnes confie : « Si c’était à refaire aujourd’hui, l’argumentaire serait différent et nettement plus valorisant, mais je ne referai pas l’histoire. » Laurent Kurth de conclure circonspect par cette phrase émouvante : « Je dois tout à ma ville ; elle m’a tout donné ! »

À 55 ans, Laurent Kurth confirme être prêt pour un nouveau défi professionnel en balayant aussitôt la rumeur d’avoir déjà trouvé un emploi. « Les six mois à venir, je souhaite être au service de l’État et convaincre mes successeurs que l’engagement politique est à la base des transformations. » Vouant une admiration sans faille aux institutions, c’est dans ce respect qu’il jette l’éponge. « Nous sommes sur le plateau de décisions stratégiques que je laisse aux autres. La nouvelle génération pousse ; c’est le moment de passer la main. »

La succession est ouverte entre socialistes neuchâtelois. Même si le nom de Frédéric Mairy est sur toutes les lèvres, celui d’autres prétendants comme Théo Huguenin-Élie circule. Réponse le 26 novembre.

À l’aise devant les médias, Laurent Kurth suscite un certain émoi dans le landerneau politique cantonal. (Photo ap)
À l’aise devant les médias, Laurent Kurth suscite un certain émoi dans le landerneau politique cantonal. (Photo ap)

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