Succession Laurent Kurth report de l’élection demandé !

Anthony Picard

Le Grand Conseil a suivi la demande émanant des Verts, du POP, des vert’libéraux et du Centre. Le Conseil d’État a une semaine pour décider…

Laurent Kurth le rappelle : sa décision de démissionner s’inscrit dans une logique qui respecte les institutions. « Organiser l’élection au minimum un an avant le renouvellement du Conseil d’État, ne pas interférer avec les élections communales, éliminer le risque de mélanger l’envoi des bulletins avec les élections fédérales et permettre à la personne qui succédera d’avoir le temps de la réflexion avant les prises de décisions stratégiques. » Au passage, l’élu réfute tout soupçon d’ourdir une tactique visant à mettre sur le carreau des politiciens engagés sur d’autres fronts.

Ceci précisé, les gonds ont grincé du côté du Château puisque la recommandation élaborée par une coalition de représentants des Verts, du POP, des vert’libéraux et du Centre – sans concertation préalable avec le PS – a passé la rampe du vote au Grand Conseil. Conséquence : l’éventuel report de date, fixée au 26 novembre, est aux mains du Conseil d’État qui devra trancher rapidement.

Candidats aux Fédérales vraiment hors jeu ?

Même si les candidates et candidats en course pour les Fédérales se sentent lésés, la loi ne leur interdit pas de se présenter à la succession de Laurent Kurth. Il est tout aussi vrai qu’une double candidature entamerait la crédibilité de celles et ceux qui briguent déjà un poste au Palais fédéral et serait considérée comme inopportune ; les moins gourmands les accusant alors de manger à tous les râteliers. On pense ici à des personnalités telles que Céline Vara, Martine Docourt ou Théo Huguenin-Élie. Pour ce dernier, qui aspirait à une reconnaissance cantonale, bien davantage que la date du 26 novembre, c’est la démission en cours de législature de Laurent Kurth qui dérange. Plutôt que de dénoncer un choix tactique du sortant pour lui barrer la route au Conseil d’État, l’élu parle de « timing particulier ». Dans l’attente de la date de cette élection complémentaire, il est évident pour les observateurs des édiles du PS des Montagnes que de la rose ne restent que les épines entre les deux camarades de parti.

Tapis rouge pour Frédéric Mairy

Sifflé à La Chaux-de-Fonds, ignoré par ses camardes du Littoral, oublié des stratèges du parti neuchâtelois, Laurent Kurth, par sa « décision personnelle », ouvre grand la porte à Frédéric Mairy, un partenaire de confiance du Val-de-Travers comme l’était Jean-Nat Karakash. En l’état actuel, report ou pas, on voit mal qui barrera la route de celui qui avait brillé au 1er tour des élections d’avril 2021 avant de laisser la politesse à son colistier, le Vert Roby Tschopp. Président de l’influente Association des communes neuchâteloises, l’élu socialiste fera valoir son expérience de conseiller communal à Val-de-Travers. Candidat déclaré, le citoyen Mairy attend encore la décision du congrès socialiste fixé ce samedi pour être officiellement désigné.

Laurent Kurth interviewé par Le Ô dans son bureau, le 30 septembre 2022. (Photo Le Ô)
Laurent Kurth interviewé par Le Ô dans son bureau, le 30 septembre 2022. (Photo Le Ô)

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