Didier Calame est agriculteur bio aux Planchettes. Conseiller communal et ancien député au Grand Conseil, il a quitté le Parti libéral-radical qu’il trouvait parfois «un peu trop à gauche», sans renier totalement son ancienne formation. Il est entré à l’UDC, plus proche de ses convictions. Mais il précise d’emblée qu’il se sent plus d’affinités avec la ligne qu’incarnait Adolf Ogi et les Romands qu’avec le blochérisme pur et dur. Il est également entrepreneur, à la tête d’une entreprise d’assainissement de canalisations et de vidanges. Il préside par ailleurs la Société des sentiers du Doubs.
– Si on vous dit… dérèglement du climat ?
– On voit clairement que les choses changent, en particulier le rythme auquel les intempéries se succèdent. De là à affirmer que l’activité humaine en est la seule cause… Mais il faut agir, avec des décisions politiques et des changements de comportement au niveau individuel, par exemple dans le choix des destinations de vacances. Si on va dans ce sens, on peut améliorer les choses. Mais il est évident qu’on ne peut pas tout changer d’un coup, ce n’est pas la population qui va sauver la planète en optant pour le tout électrique. Comme agriculteur, je ne me vois pas revenir au râteau comme seul outil.
– Si on vous dit… décroissance ?
– Je préfère parler de ralentissement de la croissance. Il faut que chacun se pose la question de ce qu’on veut : avec une croissance exponentielle, on va dans le mur. J’ai 50 ans et c’est depuis une vingtaine d’années que je constate que la croissance ne faiblira pas tant que la population augmentera sur cette planète. Car il faut la faire vivre, donc produire, multiplier les infrastructures, les transports, etc. Mais là aussi, des réflexions individuelles s’imposent. S’il faut tout résoudre par des lois, on tombe dans la dictature. Mais il est clair qu’on ne peut pas continuer comme ça.
– Si on vous dit… Lamal ?
– C’est évidemment un sujet chaud. La Lamal est le meilleur système du monde mais elle a ses limites. L’augmentation régulière des primes multiplie le nombre des personnes qui n’arrivent plus à les payer. On comprend que les progrès techniques en médecine et la recherche pharmaceutique coûtent de l’argent. Il faut donc responsabiliser les assurés, en ne courant pas chez le médecin pour des « bobos », et aussi par le biais des franchises. Je dirais que ce dernier point s’adresse en particulier aux jeunes car, en prenant de l’âge, on a davantage besoin de soins et on n’a pas toujours l’argent pour choisir les franchises les plus élevées.