Hive Five et Xirup représentent la Tchaux dans le programme YES d’entreprises par des jeunes. Le Ô les a accueillis dans ses locaux pour savourer leurs produits. Récit
Ce mercredi 15 novembre, dix lycéens et deux enseignants sont venus nous rencontrer dans les locaux du Ô. Pour nous faire déguster leurs produits ! Dans le cadre du projet YES (Young Entreprise Switzerland), ils ont lancé leur petite entreprise. Avec Hive Five et Xirup ils ont opté pour des produits locaux et écoresponsables. Récit de la dégustation.
Commentaires et explications fusent. « On a un site Internet et on est partout sur les réseaux. » « Nos produits sont beaucoup demandés ! On en a vendu pas mal jusqu’à maintenant.» « Le samedi, on met la main à la pâte toute la journée. »
Le programme YES propose depuis 2006 à des élèves en maturité de créer et diriger leur propre entreprise jusqu’à la commercialisation d’un produit. Le lycée Blaise-Cendras y participe pour la première fois, grâce à Aure-Marine Dawalibi et Valentin Kohler, enseignant·e·s en économie et droit. Tous deux intéressés par l’initiative, ils estiment qu’il répond à un besoin très pratique des étudiants de se confronter au monde réel. « Notre cours classique ne satisfait pas tout le monde. On voit grimper les travaux de maturité où les élèves souhaitent organiser et créer quelque chose de réel. Ils veulent aller plus loin », complète Valentin Kohler.
Encore fallait-il convaincre la direction. « Elle a d’abord été réticente. Elle ne voyait pas tout ce que ce projet peut apporter au lycée », explique Valentin Kohler. « Cela a demandé du temps et de de la réflexion dans les deux camps », précise pour sa part Aure-Marine Dawalibi. De fil en aiguille, la direction est séduite et donne son feu vert.
Depuis août dernier, les deux équipes ont imaginé et créé un produit. Un travail conséquent avec un juste équilibre à trouver entre cours et projet. « C’était ma plus grosse crainte », reconnait Giulia Sautaux, CEO d’Hive Five. « ça prend du temps, mais ce projet nous plait beaucoup », dit Juliette Klaye, responsable marketing de Xirup. « Heureusement, on n’est pas tout seul», rajoute Giulia.
Une dynamique qui fonctionne : la soirée de présentation des produits a attiré du monde dans l’aula du Lycée (photos). Et puis Le Ô s’est mis en piste en conviant ces graines d’entrepreneurs à présenter leur produit.
Hive Five et Xirup espèrent atteindre le top 75 du concours, comptant au total 200 à 250 mini-entreprises. En attendant, ils doivent faire tourner la boutique et cartonner, en vue de séduire le jury et d’atteindre la finale nationale de Zurich au printemps prochain. Chaque entreprise peut réunir jusqu’à 3000 frs, budget maximum, via des actions à 15 frs. Le succès des ventes compte aussi dans le concours. « Pour équilibrer notre budget, on doit vendre 1000 paquets de bonbons à 7 frs le paquet », note Hive Five. « Nous, c’est 450 à 500 bouteilles de Xirup, à 13,90 frs le flacon, que nous devons écouler. »
Bilan de la dégustation : l’équipe du Ô a été emballée ! Les bonbons au miel ne collent pas et ne sont pas trop sucrés. Le goût du miel est net et caresse la bouche. En exclusivité, nous avons goûté la déclinaison spéciale saveur pain d’épices en préparation pour Noël. Très réussi, même si les marqueurs du biscôme pourraient être plus marqués. Un brin de cannelle pour souligner davantage l’ambiance de Noël. Les cocktails sans alcool sont frais et les arômes bien marqués pour le pomme-mojito. Une feuille de menthe et c’est le nirvana ! Le spécial Noël Vin Tchaux évoque d’emblée en bouche l’ambiance des Fêtes et des pistes de skis ! Une belle découverte. Voilà des cadeaux de Noël tout trouvés, aussi pour les entreprises. « On espère arriver à produire assez », notent les deux équipes, qui y passent leurs samedis ! « Nous arrivons à sortir cent sachets de bonbons en un jour », note Hive Five. « Pour nos sirops, le plus long est de préparer le jus de fruit de base ! On cherche une solution pour gagner du temps. » Ah, la réalité…
Compliqué de tout gérer. D’ailleurs, seuls quatre de ces lycéens disent avoir désormais envie de créer leur propre boîte plus tard. À voir, une fois les business plans soumis le 12 janvier prochain, si le jury retient nos Chaux-de-Fonniers dans les 75 sélectionnés. « Ensuite, la sélection passe à 25 équipes. Puis les 8 meilleurs pour le final », explique Valentin Kohler. Qui l’admet : les profs aussi sont sous pression !