Il a fait le haut de l’affiche au Plaza. Avec un montage d’Yves-Alain Racheter. Magnifique hommage.
Une salve d’applaudissements. « Qui a duré longtemps, dans le noir de la salle, après la musique finale. » Dans le premier rôle, Alain Margot a fait un tabac. Héros du film-hommage Le Gum à la Une, projeté pour lui dire adieu. Un grand numéro, tout en sensibilité et finesse, signé de son complice d’une vie, Yves-Alain Racheter. Les deux ont travaillé près de trente ans ensemble. « Dix ans en continu, au début. Puis chacun de nous a suivi son chemin, même si on a toujours collaboré. » Pour le patron de Vidéo Clap, l’accueil réservé à son montage par la famille de l’artiste et les participants à la cérémonie, qui a fait salle comble, a été émouvant.
Cette biographie filmée d’une heure trente, et pensée pour une cérémonie d’adieu, ne sera en principe pas rediffusée. Ou alors amputée de sa partie finale très personnelle, avec les derniers jours du Gum à l’hôpital. « J’ai privilégié au maximum des making-of, où on entend Alain parler », glisse Yves-Alain Racheter, encore ému.
« Ensemble, on a tout filmé ! Événements, spectacles… Les Peutch, Cuche & Barbezat, Tex, les spectacles de danse… Il est toujours venu faire le montage de ses créations les plus artistiques chez moi. Au début, quand on était encore magnéto-magnéto ! Après, il y a eu les ordinateurs. Loic Pipoz lui gérait les soucis informatiques. »
De son ami et collègue, le patron de Vidéo Clap souligne la gentillesse absolue. « Pas dans le sens nunuche, même si dans le film Alain dit qu’on l’a souvent qualifié de trop gentil, qui se faisait trop avoir ! Il a toujours été positif, partant. Généreux, et très bon pour coacher les gens, la direction d’artiste. Avec sa passion de mettre en valeur les beautés des femmes. Le suicide de son amie Oxsana à Paris a été terrible pour lui. » Tout comme la guerre en Ukraine, où il a séjourné de longs mois pour I’m FEMEN. Yves-Alain Racheter cite d’ailleurs ce film quand on lui demande l’œuvre maîtresse de Margot, héros de l’émission Grand raid à l’époque. « C’est le plus abouti, même si c’est le moins artistique, plébiscité d’ailleurs au festival Visions du réel. »
Le film d’adieu à cet artiste fantastique s’achève avec un clap de fin bouleversant : le magnifique texte d’adieu de Vincent Kohler à son pote, publié dans Le Ô du 3 novembre dans la chronique à Pimpin, défile à l’écran avant le noir. Il est intitulé Margot is not dead.