Quatre pattes en liberté au Bois-du-P’tit

Bernadette Richard
Dernière parution : La Cham-bre noire, Favre Éditeur

Les visiteurs du Bois du Petit-Château peuvent le croiser en toute saison. Assis sur son derrière, il regarde avec intérêt (appétit ?) les canards qui barbotent. Ou, planté devant les emplumés, il écoute les piaillements. En tout bien tout honneur : il n’a pas faim. L’air de méditer, il observe parfois son cousin le lynx : « Tu échappes aux chasseurs, mais le prix à payer, c’est l’enfermement. »

Charoux est âgé de quelques années. Comme son appellation le laisse entendre, son poil est roux, épais, soyeux. En pleine forme. C’est un chat abandonné par des lâches ordinaires à la suite d’un déménagement. « Lui, il a compris la vie, raconte le tenancier du kiosque en préparant un café, c’est un habitué du coin. Parfois, il vient dormir à l’intérieur. Le matin, il est là, derrière la porte. » Puis il entreprend sa tournée : visite aux animaux du zoo, observations et, quand il a un petit creux, il a ses entrées chez des personnes des environs qui le nourrissent, l’emmènent chez le vétérinaire en cas de maladie, l’hébergent par gros temps.

Certes, le quartier est dangereux côté circulation, mais « c’est un malin, souligne encore le kiosque-man, il connaît les dangers depuis qu’il s’est organisé une toute bonne existence de félin libre. »
Charoux dort parfois à l’intérieur du parc animalier, allez savoir quelles sont ses relations avec le harfang des neiges, cloîtré dans un espace où voler n’est guère possible, avec les rennes, les chèvres, les ratons laveurs. Allez savoir si les loutres lui chuchotent à l’oreille des histoires d’Ô. Charoux se dandine, ronronne sous une caresse humaine. La liberté, y’a que ça !

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