Figure du hockey suisse, Daniel Piller aura marqué sa ville d’adoption et le HCC, devenu son club de cœur
Une vague d’émotion a submergé les travées de la patinoire des Mélèzes lors du premier acte du quart de finale mardi soir. Le HCC a rendu hommage avec une minute de silence à Daniel Piller, joueur qui aura marqué de son empreinte l’histoire du club. Flanqué de son légendaire numéro 9, cet attaquant puissant et imposant avait d’abord porté les couleurs de Villars, Fribourg-Gottéron et Genève-Servette avant de rejoindre le HCC, en 1973, année de son dernier sacre de champion suisse.
International à soixante et une reprises, il n’avait pas pour autant succombé immédiatement aux injonctions de Charles Frutschi, le tout puissant président de l’époque, refusant de céder à une forme de chantage : « Si tu veux jouer en équipe nationale, tu dois venir jouer chez nous. » Sa venue à La Chaux-de-Fonds marque l’apogée d’une carrière de hockeyeur précoce : Daniel Piller a fait ses débuts à Villars, remportant deux titres de champion suisse, en 1963 et en 1964, titularisé en première équipe à 15 ans ! Fait inédit et probablement unique dans les annales du hockey suisse, il a remporté ces deux titres en évoluant aux côtés de son père Jo, une autre légende du célèbre club des Alpes vaudoises.
Capitaine et figure emblématique de l’âge d’or du HCC avec ses six titres consécutifs (1968-1973), René Huguenin lui rend aujourd’hui un vibrant hommage. « Daniel était un gagnant. Un féroce compétiteur. Un grand hockeyeur. Un personnage hors norme. À l’époque, c’était un peu l’enfant terrible du hockey suisse. Un sacré tempérament. Doué autant pour la vie que pour le hockey sur glace. Je l’ai d’abord connu en sélection nationale avant qu’il ne soit transféré au HCC la saison de notre dernier titre. »
Tombé amoureux de sa ville d’adoption, Daniel Piller évoluera au sein du club des Mélèzes – dont il a été entraîneur, joueur et directeur sportif – jusqu’en 1983, avant d’occuper la tête du service des sports de la ville pendant trente-cinq ans. Cette nomination avait été l’une des conditions à sa venue dans la Métropole horlogère.
Son engagement pour la ville aura marqué les esprits. « Il s’est beaucoup battu pour le HCC, mais aussi pour la ville, où il était un délégué des sports très apprécié. Avenant, très ouvert d’esprit, il était un chef de service créatif et imaginatif. Toujours prêt et disposé à aider les clubs de sa ville d’adoption et le HCC, son club de cœur. »