Pierre Estoppey, dans la peau du dessin fantastique

Bernadette Richard

Avec, par moments, un petit air à la Jason Statham, il est pourtant un bon Chaux-de-Fonnier. Tombé dès la naissance dans le bain du dessin, il en a gardé les stigmates dans son A.D.N.

Un père architecte, donc habitué à dessiner, une mère créatrice dans l’âme, qui dessine et s’adonne à l’art du collage avec un imaginaire débridé. Rien d’étonnant à ce que le fiston considère dès le berceau crayons et pinceaux comme des objets qui lui permettent de s’exprimer. « Un jour au jardin d’enfants, se souvient Pierre Estoppey, l’instit’ nous a demandé de dessiner nos parents. J’ai réalisé des monstres. Inquiète, elle a convoqué mes géniteurs pour savoir ce qu’il se passait à la maison. »

À la maison, l’atmosphère est plutôt décontractée. Rien de traditionnel. Alors, que le petit dessine des monstres n’a rien d’inquiétant. Quarante ans plus tard, les monstres sont toujours là… en plus sophistiqués !

« Créer des êtres hybrides, hommes ou animaux, permet une grande puissance d’expression. C’est dans ce domaine que je donne le meilleur de moi-même. »

Des affiches à son tableau !
Pierre Estoppey s’est pourtant exprimé dans d’autres domaines. Il a créé des affiches pour le théâtre Tumulte, La Plage des Six-Pompes, un concours de courts-métrages fantastiques en France, une fête du cinéma. Comme illustrateur, il a travaillé pour la presse, des auteurs suisses dans les domaines du roman, de la nouvelle, la poésie. Il a obtenu il y a quelques années un gros mandat pour l’entreprise horlogère Tissot, au Locle. « La pire commande qu’on m’a passée est la fresque d’une plage de la Martinique, à réaliser dans une cuisine ! » Comme il n’y a pas de sot métier…

Une technique unique
Il s’adonne aussi à une peinture plus classique, avec des résultats d’une fine esthétique pour les amoureux du genre fantastique. Mais en parallèle, il a passé des années de tâtonnements pour maîtriser la technique mixte qu’il utilise actuellement dans ses œuvres.

Partant de photos qu’il manipule sur écran, découpe, transforme, n’en gardant que les parties qu’il juge utiles, il les imprime sur papier, en sort plusieurs versions badigeonnées au brou de noix. Suit un long travail, entre scan et Photoshop mis à contribution. Il mixe les images, les superpose avec la couleur. « Je travaille beaucoup sur les contrastes. Il y a des surprises, quelquefois, le papier imbibé de brou de noix gondole et offre des effets inattendus. »

Il lui arrive d’intervenir avec des crayons de couleur et / ou de l’acrylique. Le résultat final dépasse souvent l’attente de l’artiste… ou l’étonne, le déçoit. « Il faut être prêt à revoir et corriger, ou, soudainement, le travail accompli est en adéquation avec le but recherché. » Il aime travailler avec d’autres créateurs, le contact direct l’inspire, « ça m’apporte une structure ».
Aussi étrange que puisse paraître ce travail, assez dérangeant, il a été invité à l’une des biennales du Musée des Beaux Arts de La Chaux-de-Fonds. L’œuvre unique présentée a été vendue en vingt-quatre heures. Pour gagner sa vie, il est projectionniste, un bon moyen de rester proche du 7e art.

 

Fini les expos, place à Facebook !

Malgré ses qualités indéniables, Pierre Estoppey n’apparaît pas dans des expositions, « trop d’expériences malheureuses ». Il se contente de présenter son travail sur Facebook, où il est suivi par un groupe de vrais fans. Il ne cherche d’ailleurs pas à vendre, « il faut se battre, ce n’est pas pour moi ». Pour le trouver, on se rend sur Facebook sous son nom. Attention, il y a plusieurs Pierre Estoppey, le déroulé artistique indiquera qu’on est à la bonne adresse.

Ou alors passer par l’adresse mail : pierre_estoppey@bluewin.ch

Fini les expos, place à Facebook !

Malgré ses qualités indéniables, Pierre Estoppey n’apparaît pas dans des expositions, « trop d’expériences malheureuses ». Il se contente de présenter son travail sur Facebook, où il est suivi par un groupe de vrais fans. Il ne cherche d’ailleurs pas à vendre, « il faut se battre, ce n’est pas pour moi ». Pour le trouver, on se rend sur Facebook sous son nom. Attention, il y a plusieurs Pierre Estoppey, le déroulé artistique indiquera qu’on est à la bonne adresse.

Ou alors passer par l’adresse mail : pierre_estoppey@bluewin.ch

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