Eurovisions du réel

Anthony Picard

Pour réussir l’appoggiature et accompagner les chants victorieux, nombreux sont celles et ceux qui, tels des enfantes ou des enfants de cœur, ont entonné le mélodieux The Code qui a valu à la Suisse un nouveau sacre après Céline Dion en 1988 (et Lys Assia en 1956). Quelques millions d’euros après, la victoire de Nemo – belle prise du lac de Bienne ! –, ne laisse pas le monde de glace.

Car ces deux victoires ont comme point commun de bousculer allant même jusqu’à provoquer l’ire d’une partie de la population. Si Céline a été l’interprète canadienne de Ne partez pas sans moi, le public n’a jamais vraiment compris pourquoi cette Québécoise a gagné sous pavillon helvétique. Pareil pour Nemo dont la revendication du statut de non-binaire dérange et suscite la honte du public des non-avertis qui oublie qu’à l’Eurovision l’important n’est pas de participer mais de gagner, peu importe les manières.

Plutôt que de perdre du temps à disserter sur la légitimité de ces victoires acquises avec brio, savourons-les en célébrant ce 17 mai la Journée mondiale contre l’homophobie. Même si cette vision altruiste est encore taboue dans 70 nations, elle unit les citoyens de tous genres et de toutes conditions dans 130 pays.

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