« Pistache doit aider à parler du harcèlement scolaire »

Giovanni Sammali

Psychologue scolaire, Patricia Schaad signe Muscade se fait harceler

« Le public cible ? Il y en a plusieurs. Les enseignants, bien sûr, mais aussi les parents, les grands-parents et… les écoliers eux-mêmes. » Patricia Schaad n’exagère pas : Pistache le petit ours – Muscade se fait harceler, en dédicaces ce samedi chez Payot sur le Pod concerne… à peu près tout le monde ! Qui n’a jamais été victime, voire auteur·e, de quolibets ou de mesquineries violentes, à l’école ? Mais en parler reste peu évident. Un petit ours attachant facilite le pas. « Il permet de libérer la parole. Il permet de dire : qu’en penses-tu ? », note l’auteure, dont les dernières pages appellent l’enfant, via des jeux, à s’exprimer.

Maman de trois grandes filles, psychologue scolaire depuis douze ans pour les écoles de La Chaux-de-Fonds, elle a écrit ce livre pour ses élèves. « Dans les livres que je trouvais, la violence et le harcèlement n’étaient pas abordés comme je le désirais. » L’auteure projette d’aborder d’autres thèmes délicats, la séparation, le cancer, l’adoption…

Ce premier résultat est prometteur. « Une élève m’a prise par le bras et m’a dit, c’est comme ça chez moi. » Avec ses collègues, elle intervient auprès des écoliers de 4 à 16 ans, plus en aval qu’en amont (prévention) : « On éteint plus de feux », image-t-elle.

Sans connaître les statistiques, il y a probablement un peu plus de violence (verbale, psychologique…) « Mais nous avons un bon filet, note la spécialiste. On s’appuie sur la méthode Pikas (du Suédois Anatol Pikas) qui se base sur des entretiens individuels avec les élèves ayant pris part au harcèlement. On ne stigmatise pas les harceleurs, mais on les aide à modifier leur comportement : on sait qu’ils ne sont pas bien eux-mêmes, même si ils ne le montrent pas. »

Des parents qui s’offusquent d’avoir à faire au psychologue scolaire (réd : l’équipe de l’EOCF en compte plusieurs), ça arrive. « Mais ce sont souvent les parents qui nous appellent. On est sollicité aussi après des conseils de classes, ou en direct par des enseignant·e·s. Je suis confrontée environ une fois par an à des parents qui se braquent. »

Qui sait : avec ce livre, même si ce n’est pas son but, les sollicitations vont-elles augmenter ?

Pistache le petit ours – Muscade se fait harceler, Patricia Schaad, i-lirédition, 2024, illustrations U. Bahtijari.

harcelement-entre-eleves.com/pages/pikas.htm

« Ma scolarité ? sans accroc »

Patricia Schaad a suivi toute sa scolarité à La Chaux-de-Fonds. Avec bonheur, comme pour la grande majorité des enfants de la ville. Pas confrontée elle-même au harcèlement, elle se souvient encore aujourd’hui avec précision des visages de deux garçons, qui s’en prenaient à d’autres camarades de classe.

– Quels ont été vos collèges ?
– De mon école enfantine à Doubs 34 je suis passée à la première (maintenant 3H) au collège de l’Ouest : mon ressenti de petite fille, peu agréable, a été que le collège était immense ! Un déménagement m’a conduite pour ma 2e aux Foulets : un sacré changement, mais toujours le même plaisir d’aller à l’école, tant mon désir d’apprendre était grand. Ensuite, les Gentianes, avec le début des grandes amitiés et une enseignante, Mme Portmann, que j’adorais. Et enfin, quatre ans de secondaire – appellation de l’époque – aux Forges. Le temps des copains. Qui le sont encore.

– Pire souvenir de votre scolarité ?
– Je n’ai pas de mauvais souvenir. J’avais de très bons copains et des enseignants avec qui ça se passait bien. C’est peut-être pour cela que j’y suis encore. De même, je ne parviens pas à dégager un moment plus positif que les autres… Ou alors les courses d’école, toujours top : les grottes du Vully, le glacier d’Aletsch… Que des bons moments.

– Avez-vous vécu des situations de violence (directe ou indirecte) ou de harcèlement ?
– Durant ma 5e primaire, deux garçons étaient un peu plus compliqués à gérer pour notre enseignante. Je me souviens très bien de leurs visages, ils m’ont marquée alors même qu’ils ne s’en prenaient pas à moi.

 

Empathie et amitiés positives

Le livre aborde le harcèlement au travers de trois oursons découvrant l’importance de la solidarité face au renard harceleur Paprika. Ils apprennent à trouver une solution, et surtout à ne jamais abandonner face à l’adversité. Cette histoire illustrée aide à développer l’empathie et à cultiver des amitiés positives. Incontournable pour les petits et leurs proches à la recherche de courage et de compréhension.

 

 

Avec son livre, Patricia Schaad veut libérer la parole des élèves victimes de harcèlement. (dr)
Avec son livre, Patricia Schaad veut libérer la parole des élèves victimes de harcèlement. (dr)

« Ma scolarité ? sans accroc »

Patricia Schaad a suivi toute sa scolarité à La Chaux-de-Fonds. Avec bonheur, comme pour la grande majorité des enfants de la ville. Pas confrontée elle-même au harcèlement, elle se souvient encore aujourd’hui avec précision des visages de deux garçons, qui s’en prenaient à d’autres camarades de classe.

– Quels ont été vos collèges ?
– De mon école enfantine à Doubs 34 je suis passée à la première (maintenant 3H) au collège de l’Ouest : mon ressenti de petite fille, peu agréable, a été que le collège était immense ! Un déménagement m’a conduite pour ma 2e aux Foulets : un sacré changement, mais toujours le même plaisir d’aller à l’école, tant mon désir d’apprendre était grand. Ensuite, les Gentianes, avec le début des grandes amitiés et une enseignante, Mme Portmann, que j’adorais. Et enfin, quatre ans de secondaire – appellation de l’époque – aux Forges. Le temps des copains. Qui le sont encore.

– Pire souvenir de votre scolarité ?
– Je n’ai pas de mauvais souvenir. J’avais de très bons copains et des enseignants avec qui ça se passait bien. C’est peut-être pour cela que j’y suis encore. De même, je ne parviens pas à dégager un moment plus positif que les autres… Ou alors les courses d’école, toujours top : les grottes du Vully, le glacier d’Aletsch… Que des bons moments.

– Avez-vous vécu des situations de violence (directe ou indirecte) ou de harcèlement ?
– Durant ma 5e primaire, deux garçons étaient un peu plus compliqués à gérer pour notre enseignante. Je me souviens très bien de leurs visages, ils m’ont marquée alors même qu’ils ne s’en prenaient pas à moi.

 

Empathie et amitiés positives

Le livre aborde le harcèlement au travers de trois oursons découvrant l’importance de la solidarité face au renard harceleur Paprika. Ils apprennent à trouver une solution, et surtout à ne jamais abandonner face à l’adversité. Cette histoire illustrée aide à développer l’empathie et à cultiver des amitiés positives. Incontournable pour les petits et leurs proches à la recherche de courage et de compréhension.

 

 

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