C’est le but de la poli tique de stationnement combattue par un référendum. À qui va-t-il rester dimanche en travers de la gorge ?
Pour redonner aux citoyens des cœurs de cité où il fait bon vivre, de nombreux villes et villages ont revu l’aménagement architectural de leur centre. Dans les villes construites avant l’ère industrielle, celles bâties au temps des calèches, le retour à des zones sans voiture se résume souvent à revisiter la signalisation. À La Chaux-de-Fonds, village devenu ville dès la moitié du XIXe siècle, débarrasser le centre – où sont ses limites ? – des nuisances sonores et olfactives de la bagnole passe par des mesures impopulaires.
Rétrécissement des rues, rehaussement des trottoirs, complexification de la signalétique, fermeture temporaire des axes de décharge, autant de contraintes vécues par l’usager – peu importe son mode de transport – comme une atteinte à sa mobilité. Ajoutez à ces travaux le nouveau plan de stationnement et vous tenez la soupape du référendum de dimanche dont l’issue pourrait canaliser le ras-le-bol de la population. Un choix prématuré de changer le plan de stationnement actuel avec en filigrane le mécontentement de la population ? Réponse à l’issue du scrutin du 9 juin.
Manon Freitag référendaire (Le Centre)
– Pourquoi ce référendum alors que le Conseil communal est pour ?
– Unanime ou pas, le soutien de l’exécutif relève d’une décision collégiale qui est défendue par ses membres, même si elle ne correspond pas à leur opinion ou à la ligne de leur parti. Sur un sujet si important, après le travail des commissions et le feu vert du Conseil général, nous avons estimé que le peuple devait dire son dernier mot. Alors que débutent les travaux de contournements de la H18 et de la H20, le projet arrive trop tôt. Attendre pour savoir si les nouvelles routes permettent de fluidifier la circulation en ville fait sens même si David Erard (TCS) – se basant sur quels chiffres récents (?) – affirme que le trafic urbain est constitué de 70 % d’autochtones se rendant au travail.
– Ex-présidente du PDJ, n’êtes-vous pas à rebours des jeunes souvent hostiles aux villes encombrées par le trafic ?
– Ne plaçons pas le stationnement dans un enclos vert en accusant les référendaires de ne pas avoir de respect pour la planète. Question bilan, il n’est d’ailleurs pas certain qu’il ne se péjore pas si des parents vont déposer leurs enfants à l’école et reviennent parquer à leur domicile avant d’aller bosser en TP. Une part de la jeunesse est favorable au projet, mais je refuse d’y voir un biais intergénérationnel.
– Que vous coûte ce référendum ?
– Il a été investi moins de CHF 10 000.- par le comité référendaire.
– Votre message à la population ?
– Allez voter dimanche, ça vaut la peine de s’exprimer !
Manon Freitag Référendaire (Le Centre)
Théo Huguenin Élie Conseiller communal
– Pourquoi remplacer le système de 2020 ?
– À l’usage, nous avons vu ses limites. Il s’avère parfois injuste pour les visiteurs lorsqu’ils parquent de bonne foi sur une case blanche et se font amender malgré les indications des entrées de ville. Ce n’est pas acceptable d’être si peu accueillants. Un autre biais est le peu de fréquentation des parkings d’échange alors même que tous les macarons ont été vendus. Notre projet veut désengorger les routes de la cité, améliorer l’accès des visiteurs en limitant le trafic des habitants de la Métropole.
– Ce projet n’est-il pas coûteux et compliqué ?
– Pas du tout, le système à zones fonctionne dans toutes les villes. Il est simple, bon marché et favorise l’usage des transports publics, du vélo ou la marche à pied. Avec l’éventail des possibles, parquer à son domicile ou pour faire ses courses sera toujours aussi attractif. Ce que nous combattons, c’est la longue durée no limit.
– Une vignette à CHF 250.- sans zonage ?
– Notre but n’est pas de ponctionner l’automobiliste mais d’améliorer la qualité de vie de la population. Avec un prix bas et la volonté de le maintenir à ce niveau, le nouveau plan de stationnement est très attractif.
– Combiner « stationnement et mobilité » un risque en votation ?
– Le projet ne mêle pas les choses ainsi mais s’inscrit dans une politique cantonale qui veut favoriser l’usage des transports publics.
– Le plan B (que vous n’avez pas) est-il celui du statu quo ?
– Surtout pas ! Des solutions devront être trouvées pour améliorer la qualité de vie, augmenter la sécurité des usagers et faire face aux enjeux climatiques.
Thé Huguenin-Elie Conseiller communal
David Erard président TCS Neuchâtel
– D’où sort le chiffre de 65 % à 70 % d’habitants qui prennent leur voiture pour aller travailler en ville ?
– Nous observons que la part modale dédiée au transport individuel motorisé a augmenté au fil des ans. Il est vraisemblable que le chiffre de 65 %, qui ressort de l’étude de 2009, ait augmenté.
– Chantiers en périphéries, centre submergé, pourquoi infliger en plus une politique de stationnement contraignante ?
– Le timing est en effet mal choisi et c’est sans doute la raison pour laquelle le projet sera rejeté par la population. Il n’en demeure pas moins que pour améliorer la fluidité du trafic et la mobilité en général, des changements devront être opérés.
– Pourquoi soutenir un projet qui veut punir ceux qui n’ont pas d’autres choix que de se rendre au travail en voiture ?
– Le fait de ne pas suivre les référendaires n’implique pas que nous soutenions le projet à 100 %. En restant neutres, nous voulons alerter le citoyen qu’à terme la circulation en ville ne sera plus viable. En ce sens, le titre d’Arcinfo (Le TCS ne se range pas du côté des automobilistes) était mal choisi : défendre la mobilité c’est aussi défendre les automobilistes. D’ailleurs, en étudiant bien le nouveau plan, il ressort bien qu’il n’a rien d’une punition pour ceux qui n’ont d’autre choix que de se rendre au travail en voiture.
– Quelle solution pour favoriser les transports publics ?
– Il est impératif que leur efficacité en termes de prix, réseau et cadence soit améliorée. C’est le corollaire de la nouvelle politique de stationnement et cela doit être une priorité !
– Que dites-vous aux électeurs et électrices ?
– Ils doivent voter en leur âme et conscience en gardant à l’esprit l’intérêt général et en sachant que tôt ou tard il faudra agir pour que la mobilité dans la Métropole ne se péjore pas davantage.
David Erard Président TCS Neuchâtel
Alors que la signalétique encombre déjà les rues, il faudra un mode d'emploi pour se parquer. Parkings d'échange, zones à macarons, horodateurs, le nouveau plan suscite l'ire des référendaires. (gs)
Manon Freitag
Référendaire (Le Centre)
Thé Huguenin-Elie
Conseiller communal
David Erard
Président TCS Neuchâtel
Alors que la signalétique encombre déjà les rues, il faudra un mode d’emploi pour se parquer. Parkings d’échange, zones à macarons, horodateurs, le nouveau plan suscite l’ire des référendaires. (gs)
Manon Freitag référendaire (Le Centre)
– Pourquoi ce référendum alors que le Conseil communal est pour ?
– Unanime ou pas, le soutien de l’exécutif relève d’une décision collégiale qui est défendue par ses membres, même si elle ne correspond pas à leur opinion ou à la ligne de leur parti. Sur un sujet si important, après le travail des commissions et le feu vert du Conseil général, nous avons estimé que le peuple devait dire son dernier mot. Alors que débutent les travaux de contournements de la H18 et de la H20, le projet arrive trop tôt. Attendre pour savoir si les nouvelles routes permettent de fluidifier la circulation en ville fait sens même si David Erard (TCS) – se basant sur quels chiffres récents (?) – affirme que le trafic urbain est constitué de 70 % d’autochtones se rendant au travail.
– Ex-présidente du PDJ, n’êtes-vous pas à rebours des jeunes souvent hostiles aux villes encombrées par le trafic ?
– Ne plaçons pas le stationnement dans un enclos vert en accusant les référendaires de ne pas avoir de respect pour la planète. Question bilan, il n’est d’ailleurs pas certain qu’il ne se péjore pas si des parents vont déposer leurs enfants à l’école et reviennent parquer à leur domicile avant d’aller bosser en TP. Une part de la jeunesse est favorable au projet, mais je refuse d’y voir un biais intergénérationnel.
– Que vous coûte ce référendum ?
– Il a été investi moins de CHF 10 000.- par le comité référendaire.
– Votre message à la population ?
– Allez voter dimanche, ça vaut la peine de s’exprimer !
Manon Freitag Référendaire (Le Centre)
Théo Huguenin Élie Conseiller communal
– Pourquoi remplacer le système de 2020 ?
– À l’usage, nous avons vu ses limites. Il s’avère parfois injuste pour les visiteurs lorsqu’ils parquent de bonne foi sur une case blanche et se font amender malgré les indications des entrées de ville. Ce n’est pas acceptable d’être si peu accueillants. Un autre biais est le peu de fréquentation des parkings d’échange alors même que tous les macarons ont été vendus. Notre projet veut désengorger les routes de la cité, améliorer l’accès des visiteurs en limitant le trafic des habitants de la Métropole.
– Ce projet n’est-il pas coûteux et compliqué ?
– Pas du tout, le système à zones fonctionne dans toutes les villes. Il est simple, bon marché et favorise l’usage des transports publics, du vélo ou la marche à pied. Avec l’éventail des possibles, parquer à son domicile ou pour faire ses courses sera toujours aussi attractif. Ce que nous combattons, c’est la longue durée no limit.
– Une vignette à CHF 250.- sans zonage ?
– Notre but n’est pas de ponctionner l’automobiliste mais d’améliorer la qualité de vie de la population. Avec un prix bas et la volonté de le maintenir à ce niveau, le nouveau plan de stationnement est très attractif.
– Combiner « stationnement et mobilité » un risque en votation ?
– Le projet ne mêle pas les choses ainsi mais s’inscrit dans une politique cantonale qui veut favoriser l’usage des transports publics.
– Le plan B (que vous n’avez pas) est-il celui du statu quo ?
– Surtout pas ! Des solutions devront être trouvées pour améliorer la qualité de vie, augmenter la sécurité des usagers et faire face aux enjeux climatiques.
Thé Huguenin-Elie Conseiller communal
David Erard président TCS Neuchâtel
– D’où sort le chiffre de 65 % à 70 % d’habitants qui prennent leur voiture pour aller travailler en ville ?
– Nous observons que la part modale dédiée au transport individuel motorisé a augmenté au fil des ans. Il est vraisemblable que le chiffre de 65 %, qui ressort de l’étude de 2009, ait augmenté.
– Chantiers en périphéries, centre submergé, pourquoi infliger en plus une politique de stationnement contraignante ?
– Le timing est en effet mal choisi et c’est sans doute la raison pour laquelle le projet sera rejeté par la population. Il n’en demeure pas moins que pour améliorer la fluidité du trafic et la mobilité en général, des changements devront être opérés.
– Pourquoi soutenir un projet qui veut punir ceux qui n’ont pas d’autres choix que de se rendre au travail en voiture ?
– Le fait de ne pas suivre les référendaires n’implique pas que nous soutenions le projet à 100 %. En restant neutres, nous voulons alerter le citoyen qu’à terme la circulation en ville ne sera plus viable. En ce sens, le titre d’Arcinfo (Le TCS ne se range pas du côté des automobilistes) était mal choisi : défendre la mobilité c’est aussi défendre les automobilistes. D’ailleurs, en étudiant bien le nouveau plan, il ressort bien qu’il n’a rien d’une punition pour ceux qui n’ont d’autre choix que de se rendre au travail en voiture.
– Quelle solution pour favoriser les transports publics ?
– Il est impératif que leur efficacité en termes de prix, réseau et cadence soit améliorée. C’est le corollaire de la nouvelle politique de stationnement et cela doit être une priorité !
– Que dites-vous aux électeurs et électrices ?
– Ils doivent voter en leur âme et conscience en gardant à l’esprit l’intérêt général et en sachant que tôt ou tard il faudra agir pour que la mobilité dans la Métropole ne se péjore pas davantage.
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