Sophie est une belle, grande, blonde et fine jeune femme. Elle semble légère comme une plume, elle pèse – non ce n’est pas beauf, ça introduit un peu la suite – dans les cent livres et quelques… pages.
Et justement, les livres, Sophie, elle connaît, elle adore ça. Elle se tient souvent assise dans une vaste prairie virtuelle bourrée de livres et laisse son imagination voler au-dessus d’un nid de crocus. Elle contemple ainsi une sorte de bibliothèque verte grandeur Nature qui défile sous ses pieds. Une bibliothèque ouverte dans une dimension où tout est à réinventer.
Les bouquins, elle les prend comme on cueille les fleurs en évitant les petits soucis. C’est le grand calme, on passe vite en belle page et le zen est vite atteint.
Puis soudain, de son douillet trou de verdure, lui parvient le très attendu bruit du moteur du Bibliobus. Il roule fièrement dans son Jura L i V r e, il suit sa voie aux chapitres, village après village et en principe, dans le fief de Sophie, un samedi matin par mois. Du pur bonheur pendant une heure et demie. Quasi le matin des magiciens sans artifice aucun. Bien oubliés les parfois sombres bonjours tristesse.
Nous sommes aux Enfers, sous le feu d’un printemps précoce et l’ombre du Bibliobus apporte un coin de paradis. Les bibliothécaires (des anges pour elle) ouvrent toute grande la porte à la culture. Pour eux comme pour Sophie l’important c’est la prose et la poésie.
Elle adore échanger avec eux et le fait qu’elle suive assidument la rubrique des coups de cœur sur le site, ça étoffe diablement le dialogue. Les bibliothécaires sont en permanence au parfum des nouveautés de ce qu’il faut à tout prix lire.
Puis l’Ange du jour repart sans… Elle… et Sophie de chantonner, je suis le vent, je suis le vent qui l’emporte à tire-d’aile…
Lecteur du Ô, Michel Bossy écrit pour lui. Il a rédigé de nombreux articles sur des sujets culturels pour la FAN (Feuille d’avis de Neuchâtel) pendant les années 1980.