1978, Champlan, charmant petit village accroché aux pieds des vignes en Valais. J’y ai commencé ma carrière, à 18 ans et des poussières ! Quel challenge… C’est là que j’ai instauré le premier cortège de Carnaval, guitare à la main, une vingtaine de bambins déambulant avec enthousiasme et passion sur l’unique rue du village jusqu’au magasin du coin. Portée par l’ivresse de la jeunesse et la fougue du débutant, j’ai osé innover ! Traverser le village, en chantant à tue-tête, le cœur battant la chamade, et la satisfaction de voir mes chérubins un sourire éclatant sur le visage et des étoiles dans les yeux. Ce flot de souvenirs me revient par bribes, par vagues et me rappelle que cette année est ma dernière comme enseignante. La retraite est à ma porte.
2024, La Chaux-de-Fonds, cortège des promos : un flot d’émotions me traverse ! Entre les flash-backs de mes débuts et les papillons dans le ventre à l’aube de cette dernière prestation, mon cœur est en émoi. Je vis mes derniers jours d’école, je savoure ces instants de partage avec mes élèves. Je les regarde, attendrie par leurs minois tantôt souriants, tantôt tristes, tantôt graves. Ils sont magnifiques ces garnements déguisés en oiseaux ; ils sont impressionnants, ces petits d’hommes toute leur attention portée sur le monde, qu’ils découvrent et dévorent à pleines dents. Quitter un métier qui m’a permis de m’épanouir, est vraiment difficile pour moi. J’ai l’impression de laisser un bout de mon cœur, un bout de ma vie, tout un pan de mon histoire… Oui, cela m’attriste terriblement. Que va-t-il me rester le 5 juillet 2024 ?
Face au vide professionnel qui se profile, j’emmagasine le plus de souvenirs possibles, je grave dans mon cœur tous ces échanges avec mes élèves, leurs parents, mes collègues. Merci à tous ceux qui m’ont permis d’être qui je suis aujourd’hui. Je pars le cœur un peu lourd. Mais plein d’Amour !