« Légende » : nom féminin capable de définir à la fois un homme, une femme ou encore d’autres genres non définis par la tradition commune, des anacondas géants, des loutres mais aussi des mouvements ou courants idéologiques, culturels, sportifs, culinaires ou philosophiques ayant marqué par leur charisme, leur talent, leur beauté, leurs coupes de cheveux, sponsors, vidéos sur TikTok le paysage médiatique universel mondial et régional.
Alain Fabien Maurice Marcel Delon, Alain Delon pour faire plus court, nous a quittés. Vous l’avez lu sur tous les télescripteurs, Macron en tête, l’idole du cinéma français, le monstre sacré, la légende, qui tombe à pic après la fin des JO pour reprendre la flamme du patriotisme exacerbé, vient de casser sa pipe alors qu’il ne fumait plus depuis des années. Alain Delon nous a quittés. Beaucoup trop tôt pour certains ou beaucoup trop tard pour ma voisine de palier qui le trouvait pédant, suffisant et franchement trop beau pour être honnête mais quand même vachement sexy surtout au bord de la piscine.
Quand le sublime, l’illustre, le samouraï au regard de braise, se mirait dans son… enfin dans ses miroirs, ce n’est pas lui qui disait à son reflet : « Miroir, dis-moi qui est le plus beau ? » C’est le miroir qui s’inquiétait de savoir si son reflet lui convenait. Pour vous dire à quel point son image en a fait tout un cinéma.
Bref, Claudia Cardinale pleure depuis qu’il est en bière, Romy Schneider en est dans l’incapacité à force de l’avoir trop pleuré de son vivant et les mille autres ne peuvent plus se retourner contre lui pour quémander quelque subside pécunier afin de dédommager leur déconvenue d’avoir trop voulu l’aimer sans que le léopard ne pose le moindre regard sur ces gazelles effarouchées.
Il a fait des films magnifiques le Delon réactionnaire et fan de Le Pen, qui aura laissé une famille de requins millionnivores s’entredévorer, une veuve Couderc sublimant des granges brûlées dont les braises fument encore.
