Comme Albert Rösti l’a affirmé avec l’aplomb gras d’une louche de saindoux fondant avec douceur dans les bras d’une poêle suisse-allemande avant de conquérir le cœur de patates molles mais si fondantes à l’idée d’un frémissement pétillant qui finira dans un rot libératoire : le monde a changé. La phrase, aussi limpide qu’un échantillon d’urine de rugbyman après une mêlée dans un 5 étoiles argentin, claque avec allant dans le contexte politico-guerrier-ultra-libéral à haute impédance qui berce nos nuits blanches.
Ce brillant constat digne d’un sujet de baccalauréat aux senteurs fromagères, ouvre le débat philosophique sur les valeurs fondatrices qui ont cimenté depuis des lustres la démocratie de notre patrie helvétique, exemple universel et cosmique de droiture et de justice galactique.
Oui, Albert, tout est impermanent : la vie, la météo, la bourse, toi, ta femme, les lois et la démocratie.
Prenons l’exemple d’une zone non constructible pouvant sans coup fait rire, devenir constructible en deux coups de cuillères à pot en fonction du changement de vagues paradigmes économiques. Les gens veulent habiter à la campagne, le paysan menace de se pendre à une poutre ancestrale et hop, on modifie la loi mais pas la poutre.
Un autre exemple. Le peuple vote une loi sur la sortie du nucléaire mais finalement, au vu de l’évolution capitalo-financiéro-boursiéro-énergético-antirusso-guerrière, on instille la peur en proposant la seule et unique solution rentable et sûre : la construction de nouvelles centrales nucléaires IKEA à monter soi-même et livrables dans quinze ans, comme la démocratie.
Râ, plus grande centrale nucléaire naturelle, distille à bien plaire son énergie généreuse aux confins du système qui porte d’ailleurs son nom bien avant l’arrivée de Sapiens qui ne sait finalement rien. Seuls les Terriens le mésestiment, pensant avoir comme ses lointains ancêtres, inventé le feu nucléaire et le droit de savoir.
Il se lèvera et se couchera bien après notre disparition égocentrique dardant ses rayons bénéfiques de lumière sur notre triste part d’ombre.
Buvez plus, ça hydrate !