Avis de tempête ferroviaire

Par Olivier Kohler

C’est une petite bombe révélée par le quotidien zurichois NZZ. Alors que Le Locle pourrait perdre le Regio le reliant aux Brenets d’ici à 2032, une enquête du quotidien zurichois révèle le possible redimensionnement de la future ligne ferroviaire reliant La Chaux-de-Fonds à Neuchâtel. Pour des raisons de coûts et d’optimisation des investissements.

Un plan d’investissement de 23 milliards de francs a été avalisé par les chambres fédérales pour moderniser les infrastructures ferroviaires.

Le futur tracé entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel est remis en question par un groupe d’experts des CFF, estimant préférable de relier Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds avec des trams, plutôt qu’avec une nouvelle liaison directe à vocation nationale. Ils lancent une proposition alternative d’un système de train léger sur rail, déjà évoquée dans le cadre du projet Transrun. Une combinaison d’un tramway et d’un chemin de fer à voie étroite avec des cadences augmentées.

L’article a eu l’effet d’une bombe. Les CFF démentent. « La ligne directe a été approuvée par le Parlement. L’objectif est une connexion rapide, directe et efficace entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds. Le train à voie normale repose sur une technologie éprouvée et permet des connexions futures avec le réseau des CFF à partir de Neuchâtel. La durée du trajet sera réduite de 28 à 15 minutes, ce qui est plus rapide que les solutions alternatives. » Le canton défend la nécessité d’une ligne classique et s’insurge d’une potentielle marginalisation ferroviaire des deux villes du Haut. « Il est inacceptable de couper les Montagnes neuchâteloises, qui comptent près de 90 000 habitants et emplois, des liaisons nationales des CFF. »

L’enquête n’écarte pas pour autant ce scénario catastrophe. Selon l’auteur, la nécessité d’agir est incontestable : le tracé avec le virage en épingle à Chambrelien est dépassé. Le train ne peut pas suivre la route nationale A20. La part de marché des transports public – 12 000 passagers quotidiens – est trop modeste. Les coûts de construction du tracé, que les responsables estimaient à environ un milliard de francs en 2022, ont explosé. Selon les dernières prévisions des CFF, la facture se montera à 1,29 milliard de francs. Dans le meilleur des cas, elles prévoient une mise en service de la nouvelle ligne en décembre 2038. Les passagers du Jura neuchâtelois devront patienter encore plus longtemps, quelle que soit l’option choisie.

 

Découvrez nos autres articles