L’humoriste, chroniqueur et comédien lausannois est au théâtre des Abeilles ce dimanche 29 septembre à 17 h. Tourné depuis 2022, son spectacle est toujours nouveau car improvisé du tout au tout. Rencontre juste avant une représentation dans les coulisses du théâtre Barnabé.
– Blaise Bersinger, Pain Surprise quésaco ?
– Un spectacle humoristique improvisé ! Je monte sur scène sans script pour créer une histoire d’une heure, sur la base de mots que me transmet le public. Il y a un seau dans lequel il glisse ses suggestions – un seul mot suffit. C’est en piochant là que je crée la narration. Je m’occupe aussi de la bande son.
– Complétement improvisé ?
– Oui ! Si je n’improvise pas tout, c’est trop dur de se mettre dedans. Mes seuls repères sont ma montre qui vibre au bout de soixante minutes et le début du spectacle, toujours par une chanson.
– Une bande sonore ?
– Oui ! Je crée des boucles sur lesquelles je superpose des instruments. J’ai sur scène guitare basse, micro et surtout un clavier branché sur GarageBand pour avoir différents sons.
– La chanson du début aussi en impro ?
– Bien sûr ! Toutes les autres le sont aussi. Il m’arrive lors du sound check de tester quelques idées au clavier, j’aime bien prendre une demi-heure pour pianoter et voir ce qui me vient. On ne peut pas dire que je cherche des idées parce que ce serait contraire à l’improvisation. Je dirais plutôt que j’me chauffe le cul. (réd. : rires).
– L’impro peut devenir routine ?
– Dans ce spectacle il y a des sujets qui reviennent mais on peut toujours rebondir d’une autre façon. Si j’ai un personnage qui revient plusieurs fois, ça reste de l’impro tant que je l’exploite différemment. Idem pour les blagues récurrentes.
– Vous adaptez-vous au public ?
– Au-delà des suggestions je ne vais pas spécialement dans leur sens. Si un public est moins réceptif, je n’adapte pas mon registre. Dans l’humour, je trouve qu’on n’est drôle qu’avec ce qui nous fait rire. Je pense qu’il est important de se nourrir des autres. Les gens qui m’ont le plus appris sont les Marina Rollman, Thomas Wiesel, Yann Marguet et Yacine Nemra. Ils m’ont conseillé. Ce qui a fonctionné pour moi c’est de ne jamais perdre de vue qu’il faut accepter les critiques constructives.
– Un message pour ceux qui veulent se lancer ?
– T’en chies au début et après t’en chies plus… ou moins.
– Un rituel avant de monter en scène ?
– Pour ce spectacle, le rituel est de ne pas en avoir. J’aime être sur scène le plus frais possible. Si je pouvais, j’arriverais sur place après le public, dernier à entrer dans la salle pour tout découvrir au dernier moment.