La mémoire… et la mer

Par Michel Bossy

Dans ce petit théâtre, attendant l’artiste, j’ai repensé à notre ami Max. Nous étions un petit groupe de filles et de garçons, férus de bonnes chansons. Max était assez entreprenant avec les filles qui l’avaient surnommé Coince. Pas mauvais garçon du tout, mais cependant, à leurs dires, un peu collant tout de même. Une fois, une des filles voulait aller au bal. Une idée qui n’a pas fait son chemin et j’ai renchéri : « Attention au bal du hasard, seul Coince y danse. » Rires garantis ! La soirée se passa fort bien avec Michel Bühler dans un théâtre quasi pareil à celui-ci, d’où cette plaisante souvenance de Max.

Arrive Paquita Maria, la jeune chanteuse, et ses musiciens. Elle chante en français et en suisse-allemand. Tout est bon chez elle, sa voix, ses textes, ses musiques et ses interprétations. Y a rien à jeter aurait dit le grand Georges. On passe à une musique de Noir Désir (poème de Léo Ferré) et là, je suis désarmé devant tant de talent. à tel point qu’à la fin du spectacle je m’approche de la chanteuse et lui dis tout le bien que je pense de son récital.

En ajoutant : « Du même poète, et sur sa musique, vous devriez chanter La mémoire et la mer, vous connaissez ? » Elle connaissait. Des vers sublimes déclinés en sibyllins octosyllabes. D’un coup, face à moi, elle se mit à chanter les cinq premiers vers. Le comble, moi qui ne sais pas chanter, je l’ai accompagnée. Une complicité était née. L’artiste ajouta : je me prépare à chanter ce poème en public, ce n’est pas facile, mais avec le temps, j’y arriverai. Quelques mois plus tard, je reçus un courriel avec une pièce jointe. Magique ! Paquita Maria, seule au piano, chantant cette ode à la mer dans laquelle tant artistes se noyèrent dans la vague infinie des métaphores.

Concert à Bienne Paquita Maria, au Singe, à Bienne, samedi 12 octobre 2024.
Avec : Benjamin Stein (guitare, per­cussions) Maria Werder (violon), Philip Eilinghoff (violoncelle).
Portes à 20 h, concert à 21 h.

 

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