Avec ça commence par le feu, Anne Bisang et Camille de Pietro invitent à une introspection sur ce que nous faisons, ou pas, de notre monde.
Dans sa nouvelle création, Anne Bisang, directrice artistique du TPR, signe avec la jeune réalisatrice Camille De Pietro une fresque à la croisée entre théâtre et cinéma. Le texte de Magali Mougel autour d’une bande de jeunes animés de désirs de révolte si ardents qu’ils en arrivent à vouloir brûler leur ville, invite à une introspection enflammée d’actualité. Peut-on encore sauver notre monde ? Qu’avons-nous fait, ou pas, jusqu’ici pour éviter tous les maux de l’humanité et de la planète ?
Novembre 1989. La chute du mur de Berlin. Les échecs des premiers sommets pour le climat. La mythologie du progrès vacille, le monde chancelle. Magali Mougel dresse des portraits d’une jeunesse qui, si elle n’a pas changé le monde, a changé de paradigme.
« Il y a trente-cinq ans, on aurait pu prendre des virages. C’est ce qu’on raconte, vu d’aujourd’hui », note Anne Bisang. Et ces jeunes, « réimplantés » pour la cause dans les Montagnes neuchâteloises, mettent-ils vraiment le feu ? (rires) « Y a-t-il eu une révolution en 1989 ? Pas vraiment », note Anne Bisang. Il y a ceux qui pensaient que la technologie aurait réponse à tout, ceux qui comptaient sur des prises de conscience personnelles…
Fataliste, ce spectacle ? « On est devant le mur, mais le cri est plutôt optimiste. Le principe est de raconter un moment charnière, de regarder la réalité dans les yeux… ». En espérant voir se lever des brigades genre terroristes ? « Non, la réaction doit être plus personnelle, la révolution se faire dans la relation entre hommes et femmes, dans la reconsidération de notre lien avec ce qui nous entoure. Il y a de l’humour. De la nostalgie et de la mélancolie aussi. »
Ça commence par le feu, création à voir du 7 au 17 novembre à Beau-Site. (Comm-GS)