Nouant des liens féconds avec l’ensemble des théâtres et centres culturels du canton de Neuchâtel, le marionNEttes – festival international a d’emblée pu faire le pari de l’international. Un moment fort, fondateur à évoquer est la rencontre avec Hartmut Topf, journaliste de radio berlinois né en 1934 à Berlin-Est, dont il s’est enfui pour la RFA, jeune adolescent refusant la présence russe en RDA. Polyglotte et passionné de marionnettes, il n’a eu de cesse de sillonner l’Europe de festivals en festivals.
Je l’ai rencontré au festival de Charleville-Mézières lorsqu’il est venu voir Sire Halewyn par le théâtre de la Poudrière. Depuis 1989, Hartmut est venu à chaque édition de notre festival. Grâce à lui, j’ai découvert des compagnies incroyables de l’Est, avant la chute du mur de Berlin – les contacts étaient alors très compliqués à mettre en place ! Cette ouverture à l’«Est», ainsi que la position géographique du canton, a permis au festival de renforcer sa volonté d’être, au cœur de l’Europe, un carrefour marionnettique entre le nord et le sud, l’est et l’ouest.
Et ce qui m’anime aussi depuis la création du festival en 1985, c’est son aspect cantonal. Un lien tout particulier s’est créé d’abord avec le Centre culturel neuchâtelois et le Théâtre populaire romand ; et aujourd’hui avec l’ABC – Centre de culture, ainsi que d’autres institutions culturelles de notre canton, aussi bien dans le haut que dans le bas. Je vois ainsi le festival comme un catalyseur d’énergies déployées entre ces lieux, une figure de proue dans le paysage culturel neuchâtelois. Un festival cantonal pour que les publics se rencontrent et que les lieux culturels se fédèrent.
Un festival international pour que les artistes et les professionnel·le·s de la marionnette découvrent des sensibilités artistiques différentes.