Membre de la chorale Rocking Chair, Sebastien Gautsch raconte l’envers du décor du spectacle sur fond d’intelligence artificielle au Théâtre des Abeilles
Les travaux de l’ombre méritent tous reconnaissance du lever au baisser de rideau. Sebastien Gautsch s’est occupé du décor et des lumières d’HumanIA orchestré par la chorale Rocking Chair. « Je n’ai jamais été dans le monde artis- tique jusqu’à ce que mes enfants suivent les cours de comédie musicale à Evaprod », confesse-t-il.
12 000 LED et 600 m de câblage
Cet employé à l’EPFL a été impliqué dans les décors des spectacles Sauvage ! au printemps 2023 et de La Famille Addams en mai dernier. Cette année, il a créé un lightshow datacenter inédit en arrière-scène qui animera certains tableaux du concert. « L’intelligence artificielle est un thème que l’on traite quotidiennement à l’EPFL. Lorsque la chorale Rocking Chair a décidé de le mettre en scène, j’étais impatient de pouvoir contribuer au visuel. » Un travail de longue haleine débuté en juin dernier : « J’ai passé mon été à bricoler dans ma cave, soit deux cents à trois cents heures de travail. On compte au total près de 12 000 LED et 600m de câblage. Le tout consomme la puissance d’une machine à laver et est contrôlé par une simple application sur mon smartphone », explique le Vaudrusien. De quoi en mettre plein la vue au public : « C’est une création visuelle folle digne d’un grand show, sur mesure. Les gens ne verront ça nulle part ailleurs. »
Le pilotage en live de ce lightshow demande une coordination minutieuse avec les ingénieurs lumière, les metteurs en scène et les artistes. Sebastien Gautsch tient à saluer le travail collectif : « J’ai été fasciné par cette communauté de tout âge, pour la plupart non professionnels, qui donnent de leurs temps pour proposer un spectacle riche et crédible. J’ai de la chance d’en faire partie. »
Il se réjouit de découvrir le fruit de son travail : « Je n’ai pas encore vu le tableau final. C’est un bébé que j’ai transmis pour qu’il prenne vie et maintenant je le vis de l’intérieur. » Son plus gros défi sera aussi sur scène : il sera parmi les 53 choristes. « Mémoriser les chorégraphies, chanter à plusieurs voix et maîtriser les enchaînements. Comme nous travaillons tous en journée, on mène une double vie durant ces semaines de concerts. »