L’ombre de Donald Trump plane sur la COP 29 à Bakou, en Azerbaïdjan, l’un des principaux producteurs de pétrole du monde.
« Le pétrole, un cadeau de Dieu. » La formule émane du tout puissant président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, dans son discours de bienvenue aux délégués de la conférence sur le climat qui pour la deuxième année consécutive est organisée par une grande puissance pétrolière. à Dubaï, l’an dernier, on a évoqué l’urgence de la transition énergétique. Bakou se penchera sur le chevet du financement de cette politique.
Dans un contexte géopolitique et économique dégradé, les discussions s’annoncent tendues : conflit au Proche-Orient et en Ukraine, guerre commerciale entre la Chine, l’Union européenne et les états-Unis où Donald Trump vient d’être triomphalement élu et menace de quitter les accords de Paris. C’était l’une de ses principales promesses de campagne. Donald Trump ne sera pas présent à Bakou mais son ombre plane déjà sur ce nouveau sommet.
Le seuil viable de 1,5°C de réchauffement va doubler…
C’est presque une certitude. Il faudra composer sans les états-Unis, l’un des pays qui pollue le plus au monde. C’est mal parti. Ce d’autant plus que le sommet doit s’accomoder de plusieurs autres absents de taille : Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont décliné l’invitation comme le président brésilien Lula, pourtant hôte de la prochaine conférence sur le climat.
Cette vague de défections de dernière minute n’incite pas à l’optimisme. Pourtant l’heure ne devrait plus être aux atermoiements et aux divisions. Un récent rapport de l’ONU établit que les plans d’actions actuels ont mené à baisser de 2,6 % les émissions mondiales de gaz à effet de serre. On reste très loin des 43 % préconisés pour espérer limiter le réchauffement climatique au seuil vivable de 1,5°C. Un expert onusien prévient qu’on « va joyeusement vers un réchauffement global de 3°C si on ne fait rien ».
Cette crise climatique continue d’alimenter des divergences et porte l’expression toujours plus marquée d’un courant « climato sceptique » pour qui le réchauffement climatique n’existe pas.
La communauté scientifique est alarmiste. Ce réchauffement, inédit par sa fulgurance et sa rapidité, menace l’avenir de nos sociétés. Des solutions existent mais il faut investir massivement. C’est tout l’enjeu de ce sommet. Trouver des milliards pour financer urgemment la transition énergétique.
Or, là aussi, le contexte apparaît défavorable. L’austérité budgétaire frappe de nombreux pays occidentaux alors que la COP29 entend précisément faire passer à la caisse les pays les plus riches.
C’est tout le paradoxe. L’urgence climatique n’a jamais été aussi aiguë et les écologistes perdent des électeurs. La vague verte s’est brisée en Suisse, comme l’a rappelé le revers des Verts de ce week-end en Valais, mais aussi en France et en Allemagne. Portant notamment sur l’extension du réseau autoroutier, les prochaines votations fédérales constitueront un test politique intéressant.