L’enfer du décor… des paternosters

Par Michel Bossy

Dans mes jeunes années, j’eus l’opportunité de travailler et d’étudier à Stuttgart. Cité magnifique, entourée de vignobles, d’une agriculture axée sur l’élevage, de brasseries et industries diverses, le tout niché dans une verdure comme peinte par Monet.

Plus à l’est, le Neckar, rivière en mal de Rhin, semble pressé de tourner le dos à la ville. Des châteaux, des musées et un zoo taille mammouth. Gare au gorille !

Je dus me rendre à la mairie pour y déposer mes papiers et ce fut la « Kinder Surprise » du jour. Ouvert, le lift est en circulation continue. Deux colonnes sans portes. Quasi des monte-plats géants. à gauche, des cabines amènent (ou Amen) les courageux aux étages supérieurs. Itou à droite, mais là, elles redescendent. Ces ascenseurs sont appelés des paternosters et on prie vraiment les fidèles de l’administration de les emprunter. C’est l’image mécanique du chapelet. Les usagers attendent qu’une loge effleure le sol de l’étage et vite, même pas le temps d’esquisser un discret signe de croix, ils doivent s’y engouffrer.

Des espaces à la lumière tamisée par les occupants, font que ces derniers deviennent, par le biais de l’ascension, de sombres héros.

Chapeau ! Ils se doivent aussi de contrôler leur sortie, sinon, ils tombent dans l’enfer du décor où grognent des chapelets de chats pelés en écho à cette obscure légende urbaine !

Certes, il y eut des hauts et des bas… et quelques personnes eurent à surmonter de petits incidents. Des mesures furent prises et les mouvements perpétuels de ces curiosités purent ainsi être maintenus.

En « pèlerinage » il y a peu dans ces lieux, j’ai pu constater que les paternosters – dont certains ont subi un nouveau « lifting » – tournent toujours aussi diablement bien. Il s’agit d’être attentif aux consignes. Quant aux ados, pas de problème, ils sont aux anges !

 

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