Pianiste virtuose de 41 ans, le tessinois Francesco Piemontesi a enregistré un disque et a donné un concert 100 % Schubert à La Chaux-de-Fonds. Notre interview !
– Votre premier contact avec le piano ?
– À la maison, on avait un mini piano avec quelques notes. J’avais deux à trois ans et je passais déjà du temps à créer des sons. La passion était là depuis le début. Le piano a toujours été au centre de ma vie, la question de savoir si j’allais devenir pianiste un jour ne s’est donc jamais posée.
– Pourquoi enregistrez-vous à La Chaux-de-Fonds ?
– La salle de musique a la plus belle acoustique du monde, à la fois claire et chaleureuse. Je connais cette salle depuis mon enfance, grâce aux disques. Beaucoup de disques légendaires ont été enregistrés ici. Un jour, Frédéric Eggimann, le président de la société de musique d’alors, m’a invité pour un récital. Lorsque je l’ai joué, j’ai tellement apprécié l’acoustique que j’y ai enregistré mon deuxième disque. Actuellement, j’en enregistre un autre, sur Schubert dont un large aperçu a été donné lors du concert du 12 janvier.
– Pourquoi Schubert ?
Impossible d’enregistrer un disque si on n’a pas l’impression qu’on a quelque chose à dire avec ses œuvres. Or Schubert est un compositeur qui m’est très proche du point de vue humain, avec qui j’ai passé la plus grande partie de mes études et, ces dernières années, sur scène. C’était le bon moment pour enregistrer des pièces de ce compositeur.
– Comment décririez-vous votre style ?
J’essaie d’observer très strictement le texte qui a été écrit. Parce que, malheureusement, beaucoup de compositeurs que j’interprète sont morts. Heureusement, je joue aussi de la musique contemporaine et donc, avec un compositeur contemporain, si j’ai une question, je peux la lui poser. Le texte, c’est un message que le compositeur veut transmettre et, pour moi, la partition est un code qu’il faut décrypter. En tant que personne physique, avec mon corps, avec ma respiration, avec mes mains, je mets du mien dans l’interprétation. Ça sera forcément différent de ce qu’un autre collègue va faire.
– Vous vous plaisez à La Chaux-de-Fonds ?
– J’aime la nature et la neige. Le Musée international d’horlogerie est impressionnant. Et j’aime le fait qu’il y a beaucoup de maîtres horlogers dans la région parce que le travail de précision, en profondeur avec un microscope, c’est parfois le travail que je fais moi-même au piano.
– Votre plus grand accomplissement dans le monde de la musique ?
– Chaque concert réussi est un accomplissement. Bien sûr, il y a des choses biographiques qui sont peut-être plus impressionnantes vues de l’extérieur. Par exemple, mes concerts avec le philharmonique de Berlin ou de New York, je ne les oublierai jamais. Chaque concert, où on sent un partage avec le public, est spécial. C’est un accomplissement.
– Quel est votre objectif dans la musique ?
– Le partage complet entre l’œuvre et le public ! Je donne le maximum à chaque concert et je souhaite que le public vienne à chaque concert, ceux de mes collègues et les miens. Dans des temps assez troublés, c’est essentiel d’avoir de la musique ou d’autres formes d’art pour nous éloigner des tracas de la vie quotidienne.
Concours
Le Ô fait gagner 5 places pour le concert de Lucas Debargue le mardi 21 janvier !
Pour participer, il suffit d’envoyer un mail qui référence l’article à info@le-o.ch.
Tirage au sort !