« Avant, c’était difficile de prendre (ses menaces) au sérieux. Mais je pense qu’il l’est, ce qui est potentiellement très dangereux. » Relatée par le Financial Times, cette confession d’un haut responsable européen en dit long sur le climat de défiance et d’inquiétude toujours plus marqué du gouvernement danois envers la nouvelle administration américaine. Le célèbre quotidien économique britannique révèle les coulisses d’un appel téléphonique entre Mette Frederiksen, Première ministre du Danemark, et le président américain. « C’était horrible », révèle un haut diplomate européen. « En mode crise, le gouvernement danois est complétement paniqué par cette situation. » Un entretien tendu et houleux où la Première ministre danoise a répliqué en répétant à plusieurs reprises que « le Groenland n’était pas à vendre… » Référence aux menaces faites par Donald Trump et ses déclarations tonitruantes pour s’emparer et prendre le contrôle du canal de Panama, du Canada et du Groenland. Revendiqué sans complexe par Washington, ce gigantesque territoire arctique, peuplé d’à peine 57 000 habitants, suscite toutes les convoitises. Le potentiel de richesses naturelles est immense… Officiellement rattaché au Danemark, et donc considéré comme un territoire européen, le voilà menacé par la tentation impérialiste de la Maison-Blanche, version Trump saison 2. Le rapport de force brutal exercé par le nouveau maître de Washington semble opérer. Copenhague est prête à faire des concessions importantes : une plus grande coopération sur les bases militaires américaines et des collaborations plus intenses pour développer l’exploitation minière du Groenland. Avec un argument massue du président américain : menacée par la Russie et par la Chine, cette zone d’influence est devenue un enjeu de sécurité nationale pour les états-Unis, d’où la nécessité d’en prendre le contrôle total.